Martine Moïse
Une femme d’action, de conviction et de leadership
La Main et le Cœur qui font briller l’Étoile de la Nouvelle Haïti
‘‘Il n’existe pas d’autre voie vers la solidarité humaine que la recherche et le respect de la dignité individuelle’’. Pierre Lecomte du Noüy, artiste, écrivain, mathématicien, philosophe, physicien, scientifique (1883 – 1947).
Par Joël Asher Lévy-Cohen *
Martine Moïse, née ‘‘Marie Étienne Martine Joseph’’ à Port-au-Prince, est la première dame d’Haïti. Elle est l’épouse du président de la République en exercice, Son Excellence Jovenel Moïse. Ce dernier est, directement, issu du Monde des affaires. Il est donc, par essence, un opérateur économique de son État. Il a prospéré dans les domaines de l’agro-industrie et de l’agroalimentaire. En politique, il présente, en réalité, cette particularité et cette singularité d’avoir ravi les clefs du Palais national après une très longue joute électorale, évidemment jalonnée de multiples rebondissements.
Les deux époux (Martine et Jovenel Moïse) forment, effectivement, un couple stable. Plus de vingt ans de mariage. Aussi forment-ils une famille normale dont le bonheur et la joie se résument, comme tous parents attentionnés, à la présence de leurs trois enfants. À savoir : Joverlein Moïse, Jomarlie Moïse et Jovenel Moïse Jr.
Depuis l’assermentation de Jovenel Moïse qui a, naturellement, placé sa présidence sous le double signe de l’action et de la rigueur dans la gestion tant politique que publique du pays, le peuple haïtien, d’ailleurs accoutumé au conservatisme et à l’immobilisme, perçoit de plus en plus des changements notables, entre autres dans le style administratif de l’État. Cette vague de métamorphose manifestement imprimée par le Magistrat suprême n’épargne pas non plus la gestion domestique du Palais national. En principe, cet édifice public sert, doublement, de lieu de résidence (logement de fonction du chef de l’État) et de centre d’impulsion politique du pays (cœur de l’activité gouvernementale).
En tant que lieu de résidence ou logement de fonction du président de la République en exercice, le premier changement auquel assistent les Haïtiennes et Haïtiens est, à n’en pas douter, la place occupée voire réservée à la première dame du pays. Force est d’admettre que celle-ci n’a véritablement pas de statut particulier, d’ailleurs, prévu par la pratique politique et le formalisme juridique, qu’il soit légal ou règlementaire. Ce vide protocolaire qui dérive, certainement, de la tradition étatique incline à penser que l’accomplissement de sa mission à côté de très hautes charges assumées par son conjoint élevé au rang de chef de l’État relève, plutôt, de l’informel, tout comme du bricolage.
Ce qui est clair, le peuple haïtien était habitué à une première dame dont le rôle principal se réduisait, pratiquement, à la coupure des rubans symboliques, entre autres lors de grandes manifestations politiques et publiques. Aussi était-il habitué à une première dame servant fort spécifiquement de décor étatique voire de simple ornement présidentiel. Cette période est, désormais, totalement révolue.
En effet, Martine Moïse a, complètement, métamorphosé l’image on ne peut plus vieillotte, figée et ringarde de la première dame du pays. En fait, celle-ci n’est plus simplement une accompagnatrice du chef de l’État lors de grands fastes ou apparats du régime. Elle n’est plus simplement celle dont la richesse de la garde-robe et la posture font, à n’en point douter, les délices du public ou des photographes, ainsi que les manchettes des médias.
Avec Martine Moïse, la première dame haïtienne est, toutefois, une femme très réellement engagée dans des causes qui lui tiennent particulièrement et singulièrement à cœur. Elle est, en réalité, devenue une activiste à part entière. À preuve, elle a bel et bien mis sur pied maints projets dans le cadre des programmes ‘‘Tout pou ti moun yo’’ et ‘‘Konte m, mwen konte’’ afin de matérialiser sa vision de la réalité sociale, culturelle et humanitaire d’Haïti.
Martine Moïse se bat, en effet, pour bien des causes qui procurent, indiscutablement, à l’être humain toute sa dignité. Elle lutte, en vérité, pour des causes qui restituent aux Haïtiennes et Haïtiens leur part d’humanité en tant que ‘‘Sujets’’ des droits humains fondamentaux et, surtout, Citoyennes et Citoyens d’un État indépendant. Vu sous cet angle, la première dame est assurément porteuse de flambeau qui éclaire la Conscience sociale et participe en même temps au façonnement de la Conscience nationale.
Parmi les causes ‘‘nobles’’ qui préoccupent, donc, au plus haut point Martine Moïse, il y a la petite enfance, la santé, l’éducation et l’instruction, ainsi que le sport.
Au niveau de la petite enfance, l’actuelle première dame haïtienne se bat farouchement pour l’amélioration des soins de santé administrés aux poupons. Ce qui, d’ailleurs, implique pertinemment leur accès facile à une nutrition acceptable et une alimentation potable, à un environnement hospitalier qui garantit des traitements de qualité et un univers familial qui assure un épanouissement certain à l’enfant, à un espace récréatif et éducatif respectable. Aussi se bat-elle énergiquement pour faciliter la vaccination des enfants en très bas âge. En d’autres termes, ce qui importe le plus à cette première dame qui s’avère atypique, ce sont, en réalité, les domaines de la pédiatrie et de la gynécologie, ainsi que le cadre familial pour l’éclosion des enfants.
Parmi les autres chevaux de bataille de Martine Moïse, il y a l’éducation et l’instruction. En effet, lors de la dernière rentrée scolaire, elle n’a pas hésité à distribuer des kits scolaires aux tout jeunes enfants issus des familles défavorisées sur le plan socioéconomique. Ce qui signifie, à vrai dire, pour elle que la jeunesse haïtienne demeure inéluctablement l’avenir de la Nation tout entière.
Parmi les autres centres d’intérêt captivant la bienveillante attention de Martine Moïse, il y a sans aucun doute l’enrôlement administratif des tout jeunes enfants pour se voir octroyer un numéro d’identification nationale nécessaire à l’obtention d’une carte d’identité nationale. En d’autres termes, la première dame est très fortement préoccupée par le facteur d’intégration nationale décisif à l’appartenance à la Nation et au bénéfice des services publics et sociaux.
On peut également mentionner la pratique du sport. En tant qu’activité, celle-ci permet aux tout jeunes enfants en âge scolaire de prendre conscience de la santé du corps physique. Aussi permet-elle de développer certaines aptitudes voire certains talents disciplinaires, de porter des valeurs morales[i], d’acquérir une personnalité, de se forger une identité sociale et culturelle en développant la fraternité avec leurs pairs[ii].
Ce qui est sûr et certain, de par ses activités débordantes et, surtout, sa vision de la réalité socioculturelle de la République d’Haïti, Martine Moïse est une première dame ‘‘atypique’’. En effet, elle se distingue radicalement par sa démarche, son entreprise et ses actions en vue de servir humblement – d’aucuns diraient noblement – le peuple haïtien. À l’image de son époux présidentiel qui sait, sans contredit, retrousser les manches pour faire d’Haïti un pays émergeant et, par conséquent, [re]donner du lustre à la fabuleuse Perle des Antilles, elle sait, à vrai dire, mouiller sa blouse afin de restituer la dignité à ses compatriotes. Sans contredit, elle sait mouiller ses vêtements pour offrir la justice à la majeure partie du peuple haïtien, prise dans l’étau de la désespérance sociale et de la désintégration familiale, et prisonnière de la précarité économique et de l’exclusion sociale.
Par ailleurs, vu la pertinence de sa vision et de ses activités humanitaires, Martine Moïse est, en réalité, un vecteur de transformation socioculturelle de son pays. Son action est, faut-il le reconnaître, d’utilité publique dans la mesure où elle substitue et complète, sans équivoque, celle pratiquement défaillante de l’État dans des domaines qui, normalement, relèvent de sa responsabilité première. Comme elle évolue, à ce seul titre, sous le pouvoir politique incarné par son mari présidentiel, elle s’inscrit résolument – et de ce fait unique – comme une actrice à part entière du régime politique haïtien.
Dans cette perspective, Martine Moïse peut ou doit être regardée comme une des vitrines voire une des béquilles de la présidence de Jovenel Moïse. Cette première dame peut ou doit être interprétée de la sorte d’autant plus qu’elle promeut ‘‘politiquement’’ par ses différentes activités à caractère humanitaire, social et culturel, la présidence de son conjoint. Cette réalité infère que Martine Moïse participe positivement à la définition de la mission, d’ailleurs, dévolue à la première dame dans le cadre d’une action politique propre à un régime, un système ou un pouvoir. Il appert qu’elle contribue à fournir à cette nouvelle stature qui, désormais, lui colle à la peau, une image somme toute valorisante. Il résulte de ce fait qu’elle contribue à lui attribuer, certes, un contour empreint de leadership, de dynamisme et d’activisme.
Pour ainsi dire, la première dame haïtienne Martine Moïse s’inscrit pertinemment dans la nouvelle philosophie du couple présidentiel. Instituée sous le régime politique incarné par son époux qui provient directement du sérail des affaires – [ce qui n’est pas forcément un hasard] –, cette nouvelle approche pourrait se résumer de la manière suivante : ‘‘Lorsque vous êtes président de la République et chef de l’État, vous devez mouiller votre chemise pour l’intérêt supérieur de la population et de la Nation. Par extension ou par ricochet, on peut dorénavant affirmer que, ‘‘lorsque vous êtes effectivement la première dame du pays, vous vous devez de mouiller votre blouse en vue de mettre du baume au cœur au peuple haïtien, d'apporter de l’espoir à l’ensemble de vos Concitoyennes et Concitoyens. Voilà l’essentiel de la morale politique et citoyenne urgemment, solennellement, décrétée par le couple ‘‘Moïse’’ en tant que locataire du Palais national pour le bien-être de la Collectivité publique.
Par conséquent, au vu et au su de ses actions ou activités qui constituent, par leur nature et leur pertinence, un vrai sacerdoce, une véritable vocation, Martine Moïse est-elle, à coup sûr, la nouvelle version de la Mère de la Nation ou une simple servante du Peuple haïtien ?
Joël Asher Lévy-Cohen
Journaliste indépendant
www.joelasherlevycohen.over-blog.com