Bréviaire de la tyrannie macabre
De l’art de trucider un Peuple ‘‘pacifique’’ et ‘‘sans défense’’
Le règne de la ‘‘bourreaucratie’’ en République démocratique du Congo
‘‘Le bourreau et le souverain forment un couple. Ils assurent de concert la cohésion de la société’’ Roger Caillois
Par Joël Asher Lévy-Cohen *
S’ils ont, encore, vraiment une quelconque dignité à faire valoir ou un quelconque honneur à défendre, les dignitaires de la République démocratique du Congo ne sont pas des gendarmes parce que leur mission ne consiste pratiquement point à surveiller un peuple par nature pacifique. Ils n’en ont, d’ailleurs, cure. Ils n’en ont, d’ailleurs, rien à cirer. Ces derniers ne sont pas non plus des geôliers puisque leur rôle primordial n’est pas du tout de surveiller des prisonniers, a fortiori un Peuple dont le destin politique et national se confond malheureusement avec le sort effroyable d’un forçat ou condamné à mort, a fortiori d’un esclave. D’ailleurs, ceux-ci n’ont professionnellement jamais été formés à ce métier de surveillant.
Au regard de leurs activités politiques, administratives et gouvernementales, les officiels de cet État majestueux de l’Afrique centrale et de la région des Grands Lacs exercent, plutôt, le métier de bourreau. Il s’agit, à vrai dire, d’une occupation qui n’exige aucune compétence intellectuelle. Même pas une seule qualité morale. En tant qu’activité politique ou action publique, elle ne nécessite point la moindre ‘‘sollicitation des méninges’’ ou la productivité au niveau cérébral en vue d’accomplir aisément des tâches assignées.
En effet, ces soi-disant dirigeants politiques, administratifs et gouvernementaux sont placés au plus haut sommet du pouvoir d’État par de puissants intérêts maffieux non pas pour assurer des lendemains meilleurs à leurs propres concitoyens qu’ils prétendent, d'ailleurs, officiellement représenter mais plutôt pour les massacrer comme du gibier. Ils y sont placés pour les exterminer. Rien de plus ! Rien de moins ! Ce qui fait, naturellement, de la République démocratique du Congo une terre d’extermination et d’oppression, de massacre et de génocide, d’ailleurs, préprogrammé par des puissances extérieures. Ce qui n’est pas sans rappeler la cruauté de l’entreprise ‘‘léopoldienne’’.
En effet, c’est un secret de polichinelle, la triade despotique animée par les mercenaires et rebelles à la liberté et la démocratie Joseph-Désiré Mobutu Sese Seko du Zaïre, Mzee Laurent-Désiré Kabila et Joseph Kabila Kabange a toujours ‘‘carburé’’ au sang humain. À preuve, leurs régimes respectifs sont remplis d’anecdotes macabres. Massacres d’Idiofa (1978), de Katekelayi (1979), des Occidentaux et des villages tshokwe du Katanga lors de la guerre de Kolwezi (1979), épuration ethnique et génocide des Kasaïens au Katanga sous le Maréchal-despote Mobutu Sese Seko du Zaïre. Massacres à large échelle des ethnies congolaises et hutues rwandaises à Walikale, Tingi-Tingi, y compris la chasse aux sorcières des Tutsis, sous le guérillero révolutionnaire Mzee Laurent-Désiré Kabila. Extermination systématique des populations du Kivu, des Nande et Kasaïens, massacres des partisans de la secte politique et religieuse Bundu dia Kongo sous la tyrannie de Joseph Kabila Kabila, etc.
En d’autres termes, l’exercice du pouvoir politique en République démocratique du Congo ressemble, à s’y méprendre, à une activité ou une partie de chasse. Donc, dans ce pays africain, être une autorité publique équivaut, en réalité, à exercer des talents de chasseur. Dans ce cas fort spécifique, il ne s’agit pas d’un chasseur de gibier, d’ailleurs, destiné à la consommation, donc à la survivance de la Collectivité étatique. Il s’agit, en l’occurrence, d’un chasseur d’hommes totalement animalisés, manifestement néantisés, dont le destin politique et national est, plutôt, suspendu au bout du fusil.
Être une autorité en République démocratique du Congo disposant d’une parcelle de pouvoir politique, administratif et gouvernemental signifie faire montre de qualités, de dextérité propre à un prédateur. À disséquer leurs comportements et gestes en matière de respect des droits humains fondamentaux, l’on peut nettement affirmer, aisément conclure, sans pour autant se tromper, que ‘‘les dirigeants de cet État sont des félins qui agissent exactement comme le léopard dans la jungle’’. Ce qui revient à dire que ceux-ci sont, en réalité, des prédateurs féroces qui tuent leurs victimes moins par nécessité que par simple plaisir d’accomplir un rituel, de se conformer textuellement à une tradition qui définit intrinsèquement leur être profond.
À vrai dire, les autorités politiques, administratives et gouvernementales de la République démocratique du Congo sont, par définition, des bouchers qui évoluent dans un ‘‘abattoir à ciel ouvert’’. Ces dirigeants soi-disant ''nationaux'' ou ''nationalistes'' sont, en réalité, embauchés par la Communauté internationale pour diminuer drastiquement la taille de leur population. À ce propos, le Royaume de Belgique fait, à titre d’ancienne puissance coloniale, office d’agence nationale pour l’emploi (ANPE) aux fins de recrutement politique[i]. À cet égard, ces derniers participent aisément à l’équilibre de l’écosystème humain pour satisfaire les exigences d’un Occident réellement confronté à la dénatalité sur le plan démographique.
Pour ainsi dire, l’exercice du pouvoir politique en République démocratique du Congo se réduit inexorablement, indubitablement à l’administration systématique et automatique de la mort. En vérité, celle-ci s’applique invariablement sur des individus auxquels il n’est reconnu aucun droit fondamental, aucune liberté, en tant que personne humaine ou Citoyen. C’est-à-dire : Sujet des ‘‘droits inaliénables et sacrés’’. Sujet des ‘‘libertés’ fondamentales’’.
Ce qui est sûr et certain, l’administration effective de la mort par les autorités politiques, administratives et gouvernementales sur des Citoyens paisibles, pacifiques, s’apparente à l’application de la peine de mort. Elle s’apparente, en fait, à l’exécution d’une décision de justice qui consiste à supprimer de façon souveraine la vie humaine dans le dessein de manifester sa puissance suprême et de susciter indubitablement la peur noire parmi les citoyens au sein de la Collectivité étatique. Celle-ci s’opère en réalité de deux manières. Elle s’accomplit concrètement de manière tout à fait violente ou tout à fait non violente. Dans cette hypothèse, la non-violence signifie de façon ‘‘douce’’. Comme dans le cas de l’euthanasie, cette administration de la mort se fait de manière purement douce.
La ‘‘Strong Bourreaucratie’’
En réalité, la Bourreaucratie chargée d’administrer la mort, se manifeste, en tout temps, par la violence. Celle-ci est, sans conteste, armée. Elle utilise, de ce fait, les armes létales dans le but de supprimer la vie d’une personne humaine. Dans sa logique mortuaire, supprimer la vie équivaut en fait à l’élimination physique de toute contestation de son bien-fondé, de sa place éminente dans l’environnement politique qu’elle est censée, par définition, quadriller et asphyxier. De ce fait, elle est appelée, amenée, à organiser des expéditions ''punitives''.
En réalité, la violence armée est la véritable nature de la Bourreaucratie. À vrai dire, c’est son mode d’expression politique et administrative. C’est son mode opératoire non pas pour manifester son existence physique ou matérielle mais plutôt pour instiller la peur dans la société, pour inspirer indéfiniment la crainte. C’est, donc, le règne de la terreur systémique. La terreur issue de la violence armée est, par essence, sa marque distinctive.
La violence armée déployée par la Bourreaucratie s’exprime tout à fait naturellement lors de manifestations pacifiques des Citoyens. En effet, toutes les marches organisées dans l’optique de revendiquer les droits humains fondamentaux sont sans nul conteste, pour elle, l’occasion idéale de provoquer tous azimuts la mort au nom de la stabilité du régime qu’elle incarne. Donc, opprimer les droits fondamentaux, asphyxier les libertés publiques, réprimer violemment les citoyens et, par-delà, supprimer leur vie physique, participent, selon l’entendement de la Bourreaucratie, inéluctablement à la stabilité institutionnelle de l’État. À cet égard, il convient de souligner la répression sanglante qui s’est abattue sur la marche des Chrétiens du dimanche 16 février 1992 sous Mobutu Sese Seko du Zaïre et les manifestations organisées par le Comité laïc de coordination des Catholiques (CLC) le dimanche 21 janvier 2018 sous l’imposture de Joseph Kabila Kabange.
De son point de vue strictement sécuritaire, tordre les libertés publiques fondamentales, c’est, en fait, contribuer à l’assise de la paix publique. C’est, pratiquement, contribuer à la consolidation réelle de la sécurité collective. C’est, d’ailleurs, la raison pour laquelle la Bourreaucratie prétexte, sans hésiter, au titre de la répression des manifestants pacifiques la présence d'éléments subversifs que personne n’est vraiment capable d’identifier, et lesquels représentent un danger supposément public et social. Dans l’optique de justifier son comportement répréhensible, le vocable utilisé à ce propos en vue de (dis)qualifier ces inciviques imaginaires est ‘‘terroriste’’.
Force est d’admettre que la logique d’étouffement violent des droits inaliénables et sacrés des citoyens pour assurer la sécurité du régime politique et, par conséquent, la stabilité du pouvoir administratif et gouvernemental explique, de manière pertinente, l’intervention massive de forces de défense et de sécurité dans la gestion des humeurs populaires. À cet égard, les manifestations des 19 septembre 2016, 31 décembre 2017 et 21 janvier 2018 en sont une parfaite illustration. Leur étouffement dans le sang traduit, à n’en pas douter, cette vision macabre nourrie par un système aux abois. Celui-ci considère impunément l’exercice des libertés républicaines comme une grave atteinte à la sûreté de l’État. Il l’appréhende comme une réelle entrave au bon fonctionnement des institutions politiques.
Ce qui est clair, la Bourreaucratie en tant que régime politique animé par des bourreaux, est tout à fait rassurée et même sereine lorsque les individus qui vivent en permanence dans les limites de sa juridiction ou son territoire d’influence administrative, sous le joug de sa puissance publique, éprouvent constamment la peur. Donc, en tant que pouvoir, la Bourreaucratie prend ses aises lorsque les citoyens lui vouent une crainte sans borne. En tant que système fondé sur l’absolutisme ou l’arbitraire, elle s’affirme bruyamment lorsque la notion de Citoyenneté est complètement effacée de la société en tant que mode d’expression des droits humains fondamentaux et exercice des libertés publiques et républicaines.
La ‘‘Soft Bourreaucratie’’
Si elle est sans aucun doute réputée utiliser des moyens violents – telles les armes létales – pour ôter la vie des citoyens, la Bourreaucratie recourt, très souvent, à des méthodes non-violentes pour tuer des individus ou supprimer la vie de la majorité de la population. Dans ce cas fort spécifique, il s’agit des méthodes qui ne nécessitent pas forcément le déploiement de la violence physique. Il s’agit, bien entendu, des méthodes liées aux actes de gestion politique et administrative. En l’espèce, il s’agit des décisions arrêtées par la Bourreaucratie pour gérer la Cité, gouverner l’État ou administrer les Citoyens.
Dans ce processus décisionnel, la Bourreaucratie est, donc, pratiquement conduite, poussée à prendre des décisions capitales qui ont réellement pour conséquence de provoquer des morts massives. À ce niveau, celle-ci ne s’inscrit pas dans une logique d’affrontement direct où les adversaires ou ennemis sortent très rapidement des gants de boxe pour guerroyer ou combattre. Elle ne situe aucunement dans une logique de confrontation avec la masse ou la population.
Dans ce processus décisionnel par définition meurtrier et assassin, la Bourreaucratie prend réellement des décisions de nature à provoquer artificiellement la faim ou la famine. À ce propos, il importe de mentionner la rétention permanente des salaires normalement dus aux fonctionnaires publics. Cette politique délibérée de confiscation des revenus d’agents de l’administration de l’État a, en réalité, pour effet de restreindre drastiquement le pouvoir d’achat des ménages. Elle entraîne la paupérisation de cette frange de la population. Celle-ci n’a effectivement plus accès à toute une série de biens de consommation courante. Elle n’a plus du tout accès à une alimentation à forte teneur protéique ou vitaminique. Il s’en suit, par voie de conséquence, la sous-alimentation ou la malnutrition.
En effet, la population fortement appauvrie, artificiellement paupérisée par le régime en place, consomme en réalité moins de 1590 calories par jour. Ce qui ne lui permet guère d’être suffisamment en bonne santé. Toutefois, ce phénomène de malnutrition ou sous-alimentation date, à vrai dire, de l’époque tyrannique du Maréchal Joseph-Désiré Mobutu Sese Seko du Zaïre où la consommation journalière des calories avait très largement chuté en-deçà de la barre nutritionnelle de 2000 calories par jour. Sans compter que, sous la présidence autocratique de Joseph Kabila Kabange, la population extrêmement appauvrie meurt de plus en plus de faim. Ce qui constitue, à n’en point douter, l’étape alarmante précédant la phase catastrophique de la famine[ii]. À cet égard, des rapports de l’Organisation des Nations unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) et du Programme alimentaire mondial (PAM) affirment péremptoirement qu’un dixième de Congolais meurt de faim en 2016 – 17[iii].
En effet, sous la Bourreaucratie, la population n’a pratiquement plus les moyens de se nourrir convenablement. En fait, elle ne peut normalement plus manger trois à cinq fois par jour. En raison de la dégradation drastique des conditions socioéconomiques, de la précarité et de l’extrême pauvreté, celle-ci est, plutôt, réduite à manger, dans le dessein d’assouvir la faim, une fois tous les trois jours en alternance entre les parents, les filles et les garçons. Un tel phénomène génère souvent la dégradation progressive ou rapide de la santé. D’ailleurs, cette dégénérescence est très susceptible de rendre vulnérable la population en termes de défense immunitaire pour se prémunir contre des pathologies, tout à fait, bénignes ou sévères.
À ce niveau, il faut également mentionner la dépréciation du franc congolais par rapport à la devise américaine. Cette dévaluation monétaire contribue à provoquer l’explosion des prix de biens de consommation courante ou de denrées alimentaires, d’une part. Et, d’autre part, elle exclut du spectre social une masse immense de citoyens dont le pouvoir d’achat déjà rabougri part logiquement en fumée. Comme l’augmentation des salaires ne suit pas toujours forcément l’inflation, des ménages sont, par conséquent, automatiquement pris dans la trappe de la précarité socioéconomique. Des familles entières sont, donc, enfermées dans cette prison qu’est, en réalité, l’exclusion sociale.
''Sans revenus conséquents et dignes de ce nom, sans salaires décents et sans salaires tout court, les familles ne peuvent pas du tout manger. Comme elles ne peuvent nullement consommer des denrées alimentaires, elles sont sujettes à toutes sortes de maladies. Celles-ci entraînent, par conséquent et en définitive, la mort''.
À ce niveau, il faut aussi inclure l’attribution des concessions minières à des entreprises étrangères qui sont, en fait, des propriétés de multinationales. Celle-ci se fait, souvent, sans consultation populaire des communautés avoisinantes intéressées au premier chef. Elle se fait, surtout, aux dépens de leurs intérêts immédiats et légitimes. Bien entendu, sans possibilité de recours devant des juridictions nationales par avance muselées. Entre autres en cas de contamination avérée des sites environnementaux provoquant des maladies nuisibles affectant sévèrement la santé de ces groupements humains.
Ce qui est une façon de tuer à petit feu – en douceur pour être politiquement correct – la population. À cet égard, il convient de mentionner l’exemple patent de la Canadienne ‘‘Glencore’’. En effet, les activités minières de cette firme multinationale ont provoqué, à en croire des médias d’enquête internationaux, l’explosion des épidémies ou maladies parasitaires suite à la contamination évidente de la nappe phréatique au Katanga[iv].
En clair, les décisions irréfléchies de la Bourreaucratie entraînent, irrémédiablement, la dégradation des conditions sanitaires et environnementales. Celles-ci sont susceptibles d’affecter sévèrement la santé individuelle ou collective. Aussi sont-elles susceptibles de provoquer conséquemment ou consécutivement la mort.
Il n’en demeure pas moins vrai que la Bourreaucratie de la République démocratique du Congo provoque, à cet égard, des catastrophes humanitaires en refusant délibérément de distribuer l’eau potable à la population déjà condamnée à mort par avance. Son refus de désobstruer des égouts dans les agglomérations entraîne, en réalité, des inondations dans des centres urbains avec son cortège de difficultés sociales et sanitaires. À titre d’exemple, les inondations combinées avec des immondices non ramassées entraînent l’explosion du choléra, de la malaria, de l’amibiase et bien d’autres maladies affectant la peau.
Dans le cas susmentionné, la Bourreaucratie utilise cyniquement l'insalubrité publique pour compromettre la santé physique de la population. Elle ne se gêne aucunement de l'utiliser en tant qu'arme de destruction massive pour réduire à néant la vie des citoyens. En effet, ce cocktail explosif concocté à partir de la combinaison mortelle entre inondations et fatras a pour effet la prolifération rapide de moult agents pathogènes de type microbien, bactérien et viral. Dans la vie quotidienne de la Cité, ceux-ci provoquent des maladies en raison de la proximité immédiate entre humains, immondices et inondations qui polluent négativement l'habitat et l'environnement. Conséquence dramatique : le développement des maladies engendrées par ces agents pathogènes entraîne en raison de leur nocivité la mort massive de Citoyens en cas d'épidémies si elles ne sont pas rapidement circonscrites ou endiguées.
Sans compter que selon l’OMS, la République démocratique du Congo détient à elle seule les 80 % des cas répertoriés pour des patients frappés par la maladie du sommeil. Sans compter que le méningocoque frappe avec une virulence inouïe qui entraîne des décès en quantités industrielles. Sans compter que les hôpitaux sous le Maréchal-tyran Mobutu Sese Seko du Zaïre, le guérillero révolutionnaire Mzee Laurent-Désiré Kabila et le mercenaire Joseph Kabila Kabange sont de véritables mouroirs.
Ces établissements hospitaliers manquent généralement des produits pharmaceutiques qui sont, évidemment, l’objet de contrebande de la part des groupes maffieux gravitant autour du régime. Sans compter que ces institutions hospitalières ne sont même point dotées d’équipements appropriés pour recevoir des patients qui suivent un traitement médical. Sans compter que les frais médicaux déjà exorbitants sont à la charge exclusive des familles souvent pauvres et démunies, sans travail digne et sans revenus décents.
Par ailleurs, avec la dégradation des conditions sanitaires et environnementales, il n’est pas totalement exclu que la fièvre hémorragique provoquée par le virus Ébola fasse sa énième réapparition depuis 1976. Si cette prédiction devait se réaliser, sa résurgence devrait, sans nul doute, être accompagnée d’un taux de prévalence extrêmement élevé. En effet, le pouvoir politique et gouvernemental, l’administration publique ainsi que les autorités sanitaires n’ont pas pris, à ce jour, des mesures prophylactiques appropriées pour se prémunir contre ce genre d’épidémies mortelles.
Ce qui est clairement indéniable, pour s’imposer en République démocratique du Congo qui peine, sans aucun doute, à s’imposer une société de justice et de paix, de liberté et de sécurité juridique, de dignité et d’harmonie sociale, la Bourreaucratie incarnée aussi bien par la tyrannie kabiliste que le despotisme mobutiste a, certainement, confisqué la santé, le travail et les revenus financiers. Cet accaparement qui joue profondément sur les nerfs de la population, entraîne la montée vertigineuse des cas d’accident vasculaire cérébral (AVC) en raison du stress provoqué par l’insécurité permanente. Aussi entraîne-t-elle la montée en flèche de la dépravation des mœurs et du grand banditisme.
Ce qui est sûr et certain, cette stratégie de confiscation permet aux Bourreaucrates de tenir fermement entre leurs mains la liberté de tout un peuple. Ainsi, les Congolais qui ont, certes, soif et faim de démocratie, sont réellement incapables de tenir plus de trois jours consécutifs de manifestations parce qu’ils ne mangent pas assez à leur faim. Cette situation entraîne fort logiquement que ceux-ci affamés ne sont pas physiquement voire mentalement dans l’état de résister au rythme infernal, d’ailleurs, lourdement imposé par les tenants de la Bourreaucratie depuis la fin de l’ère mobutiste[v].
Comme quoi la faim ou la famine est, depuis l’avènement du fasciste portugais Salazar, une arme de destruction massive pour le tyran et, surtout, de confiscation du pouvoir !
Joël Asher Lévy-Cohen
Journaliste indépendant
www.joelasherlevycohen.over-blog.com
[i] Expression utilisée par le ‘‘blogueur’’ Cyprien Wetchi à propos des leaders congolais fort soucieux de se faire coopter en Belgique pour diriger la République démocratique du Congo.
[ii] 64 % des Congolais vivent dans une extrême pauvreté.
[iii] Rapport de la FAO, 14 août 2017.
[iv] Reportages de ‘‘Cash Investigation’’ sur les activités nébuleuses de Glencore, Source You Tube.
[v] C’est sous le règne dictatorial de Mobutu Sese Seko du Zaïre que l’outil de production a été complètement vandalisé par le pouvoir, le chômage est devenu endémique dans le but d’éloigner les Zaïrois de préoccupations politiques. C’est également sous ce règne dévastateur pour le pays que la santé a été privatisée au profit des réseaux maffieux proches du régime. Ceux-ci ont, naturellement, provoqué la raréfaction des produits pharmaceutiques et équipements médicaux.