FATSHI confirmé président élu par la grâce de la Cour constitutionnelle
Par Joël Asher Lévy-Cohen
Par sa décision très attendue par l’opinion aussi bien nationale qu’internationale, la Cour constitutionnelle de la République démocratique du Congo, saisie par voie de requête en annulation des résultats électoraux de la présidentielle du dimanche 30 décembre 2018, déboute le camp Lamuka dont les couleurs ont été portées et défendues par le tonitruant Martin Fayulu Madidi de l’ÉCIDÉ et de la Dynamique de l’Opposition (DO).
Dans ce contentieux qui a fait naturellement couler beaucoup de salive et beaucoup d’encre, et à quelques égards, du ‘‘sang’’ des sujets congolais, le candidat à l’élection présidentielle de Lamuka est soutenu, voire défendu bec et ongles, par bon nombre de gouvernements occidentaux. Entre autres de l'Union européenne (UE). La virulence de leur discours à l’endroit de Kinshasa qui a seul financé le processus électoral, ainsi que leur agressivité diplomatique dans ce dossier sur la scène internationale, démontre, à n’en point douter, leur volonté mesquine d’ignorer catégoriquement la souveraineté de la République démocratique du Congo en tant qu’État indépendant au cœur du Continent africain.
S’il déboute le porte-drapeau de Lamuka, d’ailleurs vanté par la presse internationale et coopté par les lobbies de grandes entreprises minières au niveau mondial, cet arrêt de la Cour constitutionnelle permet au candidat commun du Cap pour le changement (CACH), toutefois reconnu vainqueur, d’assumer la première alternance politique et démocratique en Afrique centrale et équatoriale manifestement dominée par les ex-colonies françaises. Il permet donc à Félix-Antoine Tshilombo Tshisekedi, dit FATSHI, de se voir passer le témoin du pouvoir politique de manière pacifique et civilisée.
Cette décision judiciaire de la plus haute juridiction constitutionnelle du pays ouvre-t-elle ainsi une nouvelle ère en République démocratique du Congo (RDC). Comme le soutient et le veut le principal intéressé, il s’agit d’une véritable ère de Paix et de Sécurité pour la Nation, de Justice et de Dignité pour la Population, de Liberté et de Souveraineté politique et démocratique pour le Peuple meurtri, de Progrès social du Citoyen et de Développement économique de la Collectivité publique.
Par ailleurs, cet arrêt de la Cour Constitutionnelle a, certes, pour effet, vu les enjeux internationaux qui entourent les scrutins électoraux contestés, de réaffirmer haut et fort les limites infranchissables de la Souveraineté et de l’Indépendance du pays par des États tiers ou de tierces personnes. Aussi a-t-il pour effet de tempérer les ardeurs combinées de l’Union africaine (UA) et de la Communauté internationale très souvent portées à s’immiscer dans les affaires intérieures de la République démocratique du Congo.
Cette audience de la Cour constitutionnelle de la RDC a, néanmoins, permis de relever l’attitude discourtoise des conseils de Lamuka personnifié par Martin Fayulu Madidi. Ce candidat à la présidentielle de 2018 n'a pu, en dehors de tout doute raisonnable, apporter la moindre preuve du hold-up électoral qu'il clame à longueur de journée et démontrer les irrégularités flagrantes qu'il dénonce sur tous les toits du monde. Accusant une mine basse, ce collectif d’avocats a précipitamment quitté la salle avant le terme de la séance et la fin du prononcé de l’arrêt par le juge-président.
Vu la solennité de l'événement, un tel comportement, au demeurant incompréhensible et jusqu'à preuve du contraire inexplicable, démontre sans hésitation, de manière irréversible, un net manque de respect et de considération à la plus haute autorité judiciaire du pays. Force est de souligner que ce plus haut tribunal a balayé magistralement tous les arguments de la partie demanderesse, d'ailleurs jugés pour l'occasion trop faibles voire même trop fantaisistes sur le plan juridique.
Ces avocats qui, en réalité, [n'ont jamais été à la hauteur du dossier, donc de leur tâche], - et les faits l'ont bel et bien prouvé -, auraient dû, au moins, attendre la suspension de la séance ou la fin de l’audience publique pour s’éclipser en douceur, sans attirer la moindre attention. Et non pas se retirer en pleine séance et en pleine lecture de l'arrêt par le juge en chef du plus haut tribunal. En effet, le droit en tant qu’art repose intrinsèquement sur la noblesse des actes et des sentiments, des jugements et des valeurs, des principes et des règles.