République démocratique du Congo
Destination CPI pour le ‘‘Condottiere’’ Joseph Kabila Kabange
Le ‘‘Dracula des Grands Lacs africains’’ réprime violemment les marches pacifiques des Laïcs catholiques
‘‘À quelques-uns l’arrogance tient lieu de grandeur, l’inhumanité de fermeté et la fourberie d’esprit’’ Jean de la Bruyère, Les caractères (1696), 25, V, de l’homme.
Par Joël Asher Lévy-Cohen *
Le mandat présidentiel du ‘‘Mercenaire’’ et ‘‘Imposteur’’ tutsi rwando-tanzanien Joseph Hyppolite Kanambe Kazembere M’Twale Christopher, alias ‘‘Joseph Kabila Kabange’’, est normalement échu depuis le 19 décembre 2016. En vertu de la Constitution de Liège du 18 février 2006, cette fameuse pupille de la Communauté occidentale, d’ailleurs parrainée par l’ancienne puissance coloniale, la Belgique, ne peut absolument plus se représenter à sa propre succession. Mais, comme Joseph Kabila Kabange obéit, à n’en point douter, au doigt et à l’œil de puissants intérêts qui l’ont artificiellement fabriqué et pratiquement placé au pouvoir en République démocratique du Congo, et ce au détriment du Souverain primaire, il a volontairement bloqué le processus électoral. Il a organisé ce coup d’État dans le but de modifier unilatéralement la Constitution par voie référendaire et, ainsi, assurer sa propre succession et, surtout, confisquer à tout jamais le pouvoir politique.
Néanmoins, ce putsch politique et électoral s’expose, naturellement, au courroux de la population. Excédée par les méthodes des autorités politiques, administratives et gouvernementales qui excellent, plutôt, impunément dans la dilapidation des biens publics et la dépravation des mœurs, les arrestations arbitraires et les exécutions sommaires, celle-ci manifeste sa très vive réprobation par voie de ‘‘manifestations’’ pacifiques, non-violentes, les 19, 20 et 21 janvier 2015[i]. Toutefois, comme le Peuple congolais, a fortiori le Souverain primaire, n’existe véritablement point à ses yeux, Joseph Kabila Kabange réprime très violemment ces mouvements de ‘‘contestation’’ populaire. Au cours de cette répression sauvage qui, en réalité, suscita doublement la réprobation internationale et le désaveu national, le sang avait fort abondamment coulé. D’ailleurs, les morts se comptaient par milliers sur l’ensemble du territoire national.
Cet épisode sanglant se termine, comme dans un cauchemar, d’ailleurs de mauvais goût, par le fameux feuilleton de ‘‘Maluku’’. Dans ce scénario de sinistre mémoire, le gouvernement dirigé par l’homme à la cravate de couleur rouge, celle du sang, Augustin Matata Mponyo Mapon essaye, sans succès, de soustraire à la vue de la population meurtrie des centaines de cadavres mutilés voire même décomposés dont la puanteur attire des curieux venus découvrir le pot aux roses. Toutes ces dépouilles mortelles sont nuitamment inhumées dans des fosses communes. Chose tout à fait curieuse, toutes ces inhumations, d’ailleurs décidées au plus haut sommet du gouvernement ou au plus haut niveau de l’État, se déroulent en catimini. En effet, celles-ci se déroulent sans pour autant que les autorités publiques intéressent ou recherchent assidûment les plus proches parents des victimes au travers des communiqués publics pour une ultime cérémonie funéraire ou un ultime hommage religieux.
Comme l’ambiance politique est de plus en plus électrique dans un contexte de crise constitutionnelle, atmosphère d’ailleurs sciemment provoquée par le régime honni par la population, les États occidentaux finissent par pousser littéralement la classe politique sur la voie normalement salutaire du dialogue national. Cette Communauté occidentale qui tire réellement les ficelles dans cette crise politique et électorale, et dont les intérêts géostratégiques sont indéniablement en jeu dans cette partie vitale du monde, prend résolument cette initiative dans le but d’éviter alors un bain de sang, d’ailleurs prévisible. En fait, celle-ci est animée par la volonté de prévenir le chaos et l’anarchie qui pourraient, certes, logiquement résulter d’un départ ‘‘précipité’’ ou ‘‘forcé’’ voire d’une sortie mal négociée, de ce soudard gardien de ses intérêts vitaux.
En d’autres termes, l’initiative de la Communauté occidentale est plutôt motivée par la peur de perdre ses intérêts géostratégiques en République démocratique du Congo en cas de chaos, d’anarchie ou d’insurrection populaire jugés préjudiciables. Elle n’est réellement pas motivée par la volonté idéologique de promouvoir et de booster une démocratie politique qu’elle considère, d'ailleurs, ni plus ni moins, comme ‘‘un luxe pour les Négro-africains’’. Elle n’est véritablement pas motivée par la volonté de défaire systématiquement et automatiquement un régime dictatorial. Loin de là !
Le pari du dialogue promu par la Communauté occidentale en valait-il véritablement la peine ? Le jeu en valait-il vraiment la chandelle ?
Ce qui est clair, les assises intercongolaises se sont effectivement déroulées en deux phases manifestement distingues. La première phase boycottée par les formations politiques de l’opposition démocratique s’est plutôt déroulée dans un camp militaire de Kinshasa sous la baguette magique du Togolais Edem Kodjo. Celle-ci a regroupé les acteurs qui voulaient à tout prix accorder au mercenaire Joseph Kabila Kabange la chance de rempiler pour un autre mandat supplémentaire et, par conséquent, se succéder à lui-même.
Le deuxième round de négociations politiques intercongolaises a été convoqué par les princes de l’Église catholique. Pour ce faire, l’initiative de ces éminents pontifes avait préalablement reçu l’aval du Saint-Siège. Vatican y a, d’ailleurs, été représenté par le Nonce apostolique en République démocratique du Congo, Mgr Luis Mariano Montemayor, de nationalité argentine comme le Très-Saint Père, le Pape François.
Cette étape cruciale a, incontestablement, accouché d’un accord politique, dit Accord de la saint-Sylvestre, puisque arraché le samedi 31 décembre 2016. En réalité, celui-ci est sensé remettre sur les rails tout le processus politique et démocratique, d’une part. Et, d’autre part, il doit naturellement se solder par la tenue d’élections justes et saines, dignes et crédibles en décembre 2017 et, par voie de conséquence, garantir une passation de pouvoirs sans anicroches.
Cet arrangement politique présente cette particularité et même cette singularité de retirer sans autre forme de procès au soudard Joseph Kabila Kabange tout pouvoir. Aussi ce pacte réduit-il cet imposteur au rang de simple chef de l’État protocolaire, sans droits régaliens ni prérogatives attributives de privilèges. En effet, ce nervi à la solde exclusive des intérêts centrifuges et forces exogènes a littéralement perdu, dans ces pourparlers politiques, le droit de modifier la Constitution, de convoquer un référendum voire de se présenter à une élection en vue de succéder à lui-même.
Toujours est-il que ces assises intercongolaises se sont avérées contreproductives. En effet, le fruit de ces négociations politiques intercongolaises n’a jamais connu un début de moindre application. Pis, il a même été détricoté par le mercenaire Joseph Kabila Kabange. Pour arriver à ses fins, il profite de la mort inopinée de l’Opposant Étienne Tshisekedi wa Mulumba, leader de l’UDPS et aussi chef du Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement (RASSOP).
Le despote profite de cette occasion qui déstabilise malheureusement l’opposition démocratique pour modifier unilatéralement les règles du jeu. Dans cette démarche qui consiste à vider complètement de sa substance ledit arrangement obtenu dans la douleur, il est visiblement appuyé par nombre de vautours certifiés[ii] et vagabonds patentés[iii] de la classe politique. À cet effet, il nomme, en violation flagrante de l’Accord de la saint-Sylvestre, à la primature le tonitruant Bruno Tshibala Nzenzhe, pourtant exclu de l’UDPS avant sa désignation fantaisiste[iv]. Aussi a-t-il nommé au poste de président du comité de suivi dudit accord, en violation flagrante du pacte de la saint-Sylvestre, un président du Conseil des Sages du RASSOP qui n’en est même pas effectivement un[v]. Ainsi va-t-elle réellement la vie politique en République démocratique du Congo, manifestement sustentée par la violence physique, la violation du droit fondamental, l’illégalité et l’illégitimité.
Ce qui est clair, l’Accord de la saint-Sylvestre avait une durée maximale d’un an. Celle-ci courait, en effet, du 31 décembre 2016 au 30 décembre 2017. Cet arrangement avait, néanmoins, cette particularité et cette singularité de relégitimer des institutions politiques devenues forcément et logiquement caduques pour cause de non renouvellement du mandat de leurs animateurs respectifs. En fait, ce pacte froissé avait nécessairement pour effet de suppléer aux carences de la Constitution confrontée à ce vide juridique. Toutefois, force est d’admettre que celui-ci n’a vraiment jamais été appliqué de bonne foi par Joseph Kabila Kabange, d’ailleurs totalement obnubilé par la perspective funeste de confisquer à tout jamais le pouvoir politique.
C’est dans ce contexte de crise politique, constitutionnelle et électorale aiguë que l’Église catholique, certes flouée dans des négociations dont elle est la facilitatrice, en appelle directement à d'imposantes manifestations populaires pour la réappropriation du processus politique et démocratique par le Peuple tout entier. Cette perspective n’a vraiment pas plu au régime animé par Joseph Kabila Kabange. Cette démarche, bien sûr initiée par le Comité laïc de coordination des Catholiques, a tout à fait provoqué l’ire de l’imposteur rebelle à la démocratie. Aussi a-t-elle suscité la contre-réaction de ses sbires dont le premier réflexe a été d’en découdre de manière musclée avec les Calotins, de réprimer dans le sang ces revendications éminemment politiques.
À cet effet, l’opinion aussi bien nationale qu'internationale n’a même pas vraiment besoin de dessin pour cerner les réelles motivations du régime moribond et évanescent. La coupure d’internet ordonnée par le ministre des Postes et Télécommunications Émery Okundji - le frère de Joseph Olengha-Nkoy Okundji - illustre abondamment cette volonté mesquine du pouvoir doublement illégitime et illégal de réprimer brutalement les manifestants pacifiques. D’ailleurs, la neutralisation tous azimuts de divers réseaux sociaux prouve à suffisance et à elle seule que le mercenaire Joseph Kabila Kabange, assurément réfractaire à la démocratie politique et au respect scrupuleux des libertés publiques fondamentales, avait bel et bien l’intention de massacrer la population loin des regards médiatiques et témoignages journalistiques.
Cette stratégie d’étranglement de la démocratie, d'étouffement des libertés publiques fondamentales repose substantiellement sur un seul et unique objectif machiavélique : ‘‘L’interruption des moyens de communication électronique pour empêcher la Communauté internationale de connaître ce qui se passe réellement en République démocratique du Congo’’. Celle-ci traduit, en vérité, toute volonté délibérée de tuer des manifestants pacifiques, non-violents et sans aucune défense, de supprimer coûte que coûte la vie physique des contestataires. Aussi traduit-elle toute détermination d'effacer toute trace compromettante, toute preuve matérielle. En fait, il s'agit bien là, ni plus ni moins, ''d'un procédé dictatorial de camoufler la vérité, d'une velléité de maquiller toute réalité existentielle''.
À ce titre, Joseph Kabila Kabange et ses nervis sont, en vérité, comptables de violation criante des droits fondamentaux de la personne humaine et du droit international parce que leurs actes réunissent les trois éléments constitutifs d’infraction pénale. À savoir : ‘‘l’interdiction des actes de torture et des meurtres de masse (l’élément légal) pour museler les citoyens ou les forces de l’Opposition, la volonté de tuer (l’élément intentionnel ou moral) motivée par des buts politiques, la commission du crime (l’élément matériel) qui se caractérise sans nul conteste par la planification et le passage direct à l’acte’’.
En effet, le régime renégat de Joseph Kabila Kabange est passible de la Cour pénale internationale pour avoir brutalement massacré des citoyens paisibles, non-violents et sans défense. Son pouvoir politique, administratif et gouvernemental est passible de cette juridiction internationale pour avoir concrètement réprimé dans le sang des manifestants pacifiques. Force est de mentionner que ceux-ci avaient le seul tort politique d’avoir revendiqué très ouvertement la démocratie. Ils avaient le seul tort politique d'avoir réclamé très ouvertement la tenue d’élections libres et transparentes pour se choisir des dirigeants légitimes incarnant foncièrement leurs intérêts primordiaux et ceux du sanctuaire national. Une jurisprudence, une doctrine et une idéologie, pourtant, manifestement au cœur du droit international !
Joël Asher Lévy-Cohen
Journaliste indépendant
www.joelasherlevycohen.over-blog.com
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[i] Sous prétexte de procéder au recensement de la population avant l’élection présidentielle, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) qui roule évidemment pour le régime de l’imposteur Joseph Kabila Kabange, voulait à travers ce subterfuge retarder indéfiniment le processus électoral et, ainsi, permettre au mercenaire de régner sans devoir s’en remettre au jugement du souverain primaire.
[ii] Raphaël Katebe Katoto.
[iii] Bruno Tshibala Nzenzhe, Willy Mishiki Buhini, Vital Kamerhe lwa Kanyiginyi Nkingi, Joseph Olengha-Nkoy Okundji, etc.
[iv] L’Accord de la saint-Sylvestre prévoit effectivement que le Premier ministre sera directement issu du rang de l’Opposition politique et démocratique non-signataire de l’Accord du camp Lieutenant-colonel Tshatshi. Au moment de sa nomination décriée, Bruno Tshibala Nzenzhe a été exclu de sa formation politique pour vagabondage et copinage avec le pouvoir renégat.
[v] Joseph Olengha-Nkoy Okundji est le président du Conseil des sages du Rassemblement des dissidents. Le Conseil des sages du RASSOP reconnu aussi bien par les pays phares de la communauté internationale que l’opinion publique nationale est Félix Antoine Tshilombo Tshisekedi (FATSHI) de l’UDPS.