Fin de la guerre froide et défenestration de Mobutu Sese Seko du Zaïre
‘‘La guerre ne répugne à aucune ruse’’. Proverbe chinois
Par Joël Asher Lévy-Cohen
En septembre 1996, le Maréchal Mobutu Sese Seko du Zaïre subit une ablation du cancer de la prostate en Suisse. Pendant qu’il récupère difficilement de cette opération chirurgicale, laquelle a finalement raison de sa santé devenue fatalement fragile, éclate soudainement, contre toute attente, la guerre d’agression physique à la souveraineté internationale de la République démocratique du Congo. Celle-ci poursuit également l’objectif primordial de démembrer le territoire national de ce pays majestueux et richissime au cœur du Continent africain.
En réalité, ce conflit armé des plus meurtrier est artificiellement provoqué par l’oligarchie financière anglo-saxonne. Celle-ci est gravite autour des parquets boursiers de Londres (Royaume-Uni), New-York (États-Unis), Toronto et Vancouver (Canada). Et, à travers cette conflagration armée qui redistribue toutes les cartes politiques et diplomatiques dans la région des Grands Lacs africains et en Afrique centrale, ces puissants intérêts visent rien de moins que la mainmise sur le pactole minier congolais.
En vue d’arriver à leurs fins mesquines, ces forces financières essentiellement originaires du Commonwealth britannique, ainsi que des États-Unis d’Amérique, instrumentalisent le Burundi, le Rwanda et l’Ouganda. Ces trois pays, certes, limitrophes de la République démocratique du Congo ont, cependant, dans le cadre de ce conflit armé, d’autres prétentions géopolitiques et même géostratégiques à faire valoir. Parmi celles-ci le pillage des énormes ressources et le dépeçage de l’immense territoire de cet État d’Afrique centrale.
Cependant, ces trois pays limitrophes attribuent leur intervention armée indubitablement intéressée à la faiblesse du pouvoir politique incarné par le Maréchal Mobutu Sese Seko du Zaïre. De leur strict point de vue, cette mollesse manifestée par l'autorité politique, gouvernementale et administrative zaïroise profite très largement à leurs rébellions en vue de déstabiliser leurs territoires respectifs. Ainsi, pour remédier à cette situation jugée inconcevable et intolérable à leurs yeux, ils cherchent plutôt à conquérir militairement le pouvoir politique à Kinshasa dans l’optique d’y placer un homme lige, d’y imposer un sous-fifre. Une sorte de – [béni oui-oui] – qui, surtout, obéirait, sans broncher, aisément au doigt et à l’œil à leur volonté de piller de fond en comble ce voisin devenu au fil des ans un colosse aux pieds d’argile.
Ce qui est clair, cette guerre qui occasionne pendant sept mois la traversée d’un territoire aussi vaste que les pays membres de l’Union européenne (UE), transforme littéralement cet État d’Afrique centrale et de la région des Grands lacs africains en un vaste lieu de rendez-vous des armées africaines dont l’obsession sécuritaire est d’en découdre définitivement avec leurs rébellions respectives. C’est entre autres le cas particulier et singulier du Rwanda qui atomise les résidus de la défunte junte militaire proche du défunt Juvénal Habyarimana. Et aussi de l’Angola qui écrase sans états d’âme les maquisards pourtant aguerris de l’UNITA dirigée par Jonas Savimbi. Ce groupe de rebelles angolais appuyés par de puissants intérêts portugais et financés par des banquiers helvétiques est venu à la rescousse des forces armées zaïroises (FAZ) plus enclines à détrousser les civils qu’à combattre les forces d’agression.
Ce qui est clair, derrière les prétentions fallacieuses de cette guerre artificielle téléguidée par la fine fleur de la Communauté internationale pour piller la République démocratique du Congo, s’amorce progressivement une véritable politique de nettoyage des populations autochtones. Celle-ci s’accomplit au profit exclusif des populations allogènes originaires des pays limitrophes et des États nilotiques de la corne de l’Afrique dans le but d’achever la phase ultime de démembrement dudit territoire. Force est de souligner que ce conflit armé dont les effets nocifs se font encore sentir de nos jours, a en réalité généré une quantité industrielle de victimes malheureusement sacrifiées sur l’autel de la haute finance.
Journaliste indépendant
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