Un ticket ‘‘gagnant’’ pour la véritable opposition politique et démocratique
L’alliance de l’UDPS et de l’UNC en vue des élections nationales et provinciales du 23 décembre 2018
‘‘Pour faire de la bonne politique, il faut faire abstraction de ses intérêts personnels.’’ Samuel Ferdinand-Lop, Les nouvelles pensées et maximes (1970)
Par Joël Asher Lévy-Cohen *
Félix-Antoine Tshilombo Tshisekedi de l’UDPS, alias FATSHI ou Maboko pembe (mains propres), et Vital Kamerhe de l’UNC, dit le pacificateur ou Motema pembe (cœur pur), ont scellé une alliance politique à Nairobi, la capitale politique et administrative du Kenya, dans le cadre des élections nationales et provinciales normalement prévues le dimanche 23 décembre 2018.
Lors de la conclusion et de l’annonce de ce pacte politiquement placé sous le triple signe du changement politique et démocratique, de la paix et de la sécurité, de l’harmonie politique et de la réconciliation nationale, Vital Kamerhe s’est en très bon gentleman désisté au profit exclusif de Félix-Antoine Tshilombo Tshisekedi.
Selon ses propres termes, le patron de l’UNC a naturellement adopté cette posture politique pour saluer le couronnement de la lutte démocratique, d’ailleurs amorcée dans les années quatre-vingts par le patriarche Étienne Tshisekedi wa Mulumba – [le très regretté père de son vis-à-vis] – et son parti phare, l’UDPS, en vue de défaire la tyrannie, quelle qu’elle soit.
Cette alliance politique constitue, indéniablement, le dernier clou planté dans le cercueil de l’éphémère Accord de Genève. En l’occurrence un mort-né dont l’accouchement, pourtant fort attendu par l’opinion publique nationale et internationale, a été visiblement compliqué et surtout manifestement hypothéqué par des intérêts maffieux internationaux, des calculs hasardeux et des ambitions politiques et personnelles effrénées.
Ce mariage de raison et non point d’intérêt entre Félix-Antoine Tshilombo Tshisekedi de l’UDPS et Vital Kamerhe de l’UNC sonne définitivement le glas de l’aventurisme politique de Jean-Pierre Bemba Gombo du MLC, de Moïse Katumbi Chapwe de l’Ensemble pour le changement, d’Adolphe Muzito Fumutshi du Nouvel Élan et de Freddy Mbuyamu Matungulu Ilankir de Notre Congo (Congo na Biso).
En effet, lors de la désignation du candidat commun et unique de l’Opposition politique à la présidentielle hypothétique du 23 décembre 2018, – choix opéré à Genève (Confédération helvétique) le dimanche 11 novembre 2018 – ce quatuor avait stratégiquement misé sur le cheval de moindre importance Martin Fayulu Madidi de l’ÉCIDÉ au détriment des favoris Tshisekedi et Kamerhe. Ce qui a déclenché un véritable tollé dans les états-majors de l’UDPS et de l’UNC, et surtout le courroux et le désaveu de leurs bases politiques et électorales respectives.
Il sied de noter que le choix porté par le fameux quatuor sur Martin Fayulu Madidi qui n’a pratiquement aucune base politique et aucune assise nationale a très nettement déçu et déplu les nombreux adhérents et sympathisants de l’UDPS et de l’UNC. Cela est d’autant plus vrai que ces deux formations politiques qui disposent certes des représentants élus au sein des institutions politiques se définissent comme des partis de masse.
Il s’avère que ce calcul politique on ne peut plus surprenant du quatuor a été plutôt dicté par des considérations moins partisanes que subjectives et personnelles. Aussi a-t-il été motivé par la soif de peser lourdement sur un échiquier politique et électoral qui, à terme, le condamnait sans autre forme de procès à la disparition pure et simple, à une extirpation brutale et cinglante du paysage national.
Joël Asher Lévy-Cohen
Journaliste indépendant