La banalisation des meurtres de masse
L’homologation de la violence et de la haine destructrices de l'Humanit
‘‘Nous ne sommes que les pions insignifiants d'un grand jeu de massacres que se livrent des politiciens et des industriels fous, sans scrupule, avides de pouvoir et d'argent...’’ Daniel Vranckx
Par Joël Asher Lévy-Cohen *
Le vingtième siècle a été, de toute évidence, sans conteste, le siècle des génocides et des meurtres à large échelle.
Il suffit de penser, un seul instant, à l'éradication des Tziganes par le IIIe Reich lors de la deuxième guerre mondiale, à l'élimination physique des populations hereros de la Namibie par le colonisateur allemand au début de ce siècle de folie narcissique.
Il importe de penser au sort cruel réservé aux Juifs d'Europe par les fanatiques nazis conditionnés par une idéologie mortuaire et une secte sanguinaire lors de la IIe guerre mondiale.
Il convient de se rappeler le sort macabre des Arméniens par l'Empire Ottoman au début de ce siècle de malheur pour la survie de l'Humain.
Aussi convient-il de se remémorer les pires massacres génocidaires en Afrique et en Asie, entre autres en République démocratique du Congo, au Rwanda, au Cambodge, au Laos, au Sri Lanka, en Indonésie, etc.
Au cours de ces meurtres de masse et génocides, des populations tout entières ont été décimées pour des raisons politiques et idéologiques, des motivations économiques et matérielles, autant que sociales et culturelles.
Les millions de morts provoqués par les Socialistes et Communistes en URSS ou en République populaire de Chine disent-ils encore quelque chose de nos jours ?
Sans compter que l'entreprise capitaliste promue par l'Occident chrétien continue à tuer en douceur des masses immenses de populations d'outre-mer par nature sans défense.
Force est de souligner que cette élimination physique massive s’obtient aisément par le truchement des politiques publiques ou par le biais des stratégies de confiscation des terres et d’accaparement des richesses appartenant à des Nations... Qui en parle encore aujourd’hui ?
À ce propos, il convient de citer le génocide silencieux des peuples premiers (des Amérindiens dans les Amériques , des Pygmoïdes et des Bushmen en Afrique, des Mélanésiens en Asie et dans les terres australes) victimes de spoliation des terres et de captation des ressources précieuses et stratégiques.
Ce comportement est très souvent l'oeuvre épouvantable des gouvernements nationaux inféodés au Grand capital monopolistique international et des Transnationales obnubilées par la notion de profit économique.
Ces entreprises multinationales appliquent, en réalité, sur le terrain un modèle d'exploitation économique inhumain qui bouleverse brutalement l'écosystème dont les peuples premiers sont naturellement tributaires. Ce qui les rend ainsi vulnérables.
Pour avoir revendiqué leurs droits les plus fondamentaux, des peuples ou des masses de citoyens ont été gratuitement éliminés au Sénégal et au Cameroun par le pouvoir colonial, en Amérique latine et en Indonésie par des régimes verrouillés en place, etc.
À ce niveau, il faut mentionner le gazage mortel des populations kurdes par l'Irak de Saddam Hussein.
D'autres peuples ont été, par contre, emportés lors de violents affrontements raciaux ou interethniques voire des conflits interconfessionnels.
Toutefois, le 21e siècle échappe-t-il effectivement à cette règle macabre d'élimination systématique et automatique des peuples ou des masses de gens ?
Le 21e siècle qui devrait être normalement guidé par le Flambeau de l’amour fraternel et universel, déroge-t-il réellement au principe de persécution télécommandée des Communautés humaines pour des motifs idéologiques et politiques, économiques, sociaux et culturels ? Y compris raciaux ? Pas le moins du monde ! D'ailleurs, il s'en inspire même très largement.
C'est malheureusement le cas des peuples yazidis d'Irak persécutés et massacrés par les fameux défenseurs de l'État islamique d'Irak et du Levant (DAESH ou ISIS).
C’est aussi le sort scellé des Cooptes d’Égypte et des Chrétiens d'Orient et du Moyen-Orient. Ceux-ci sont persécutés voire même massacrés gratuitement à cause de leur appartenance religieuse par des légions musulmanes.
C'est également le cas fragile des Musulmans sauvagement persécutés et froidement massacrés par des Hindous au Moyen-Orient et des Bouddhistes en Extrême-Orient.
Point n'est vraiment besoin de passer sous silence les carnages intercommunautaires et les violences interconfessionnelles entre Sunnites et Chiites au pays du Levant. Y compris dans le golfe arabo-persique et dans le sous-continent indien.
Point n'est besoin de rappeler que des peuples voisins se sont massacrés au Kenya pour des motifs politiques et électoralistes.
D'autres s'entretuent dans le silence complice, autrement dit coupable, en République démocratique du Congo pour des questions d'ordre politique et foncier. D’autres sont pourchassés et gratuitement massacrés parce qu’ils appartiennent tout simplement à la même ethnie que le vainqueur déclaré de l’élection présidentielle par l'Institution organisatrice des scrutins.
Faudrait-il rappeler que le terrorisme armé ou aveugle est devenu l'expédient le plus facile en vue d’exécuter des meurtres de masse contre des communautés paisibles et même des citoyens sans défense. Notamment en Israël où les populations innocentes sont victimes de la folie meurtrière des bandes armées (Jihad Islamique, Hamas).
Force est de relever que ce terrorisme armé ou aveugle, d’ailleurs, motivé par des idéologies totalement sectaires et sanguinaires, par des convictions religieuses ou politiques, tue indistinctement et gratuitement en Europe et en Amérique.
Cette philosophie mortuaire a également occasionné le ravage du Nigeria (Boko Haram) et l'implosion de la Libye (les adeptes du Califat islamique). Aussi a-t-elle réussi à transformer en pétaudière la Somalie (Shabab) tout en plaçant dans la mire des plus extrémistes et dans l’œil du cyclone le Kenya limitrophe.
Finalement, où va-t-il réellement l'être humain pourtant créé à l’image du Très-Haut ? Est-il vraiment malade au point d'éliminer inconsciemment son propre semblable qui est, par essence, son propre miroir ?
Alors, pourquoi l’être humain qui est, par essence, le fruit même de l’Amour divin, a-t-il manifestement oublié ou feint-il d’ignorer ce commandement suprême au cœur de la Vie, cette prescription vitale au centre de l’Amour fraternel et universel : ‘‘Tu ne tueras point’’.
En d’autres termes, pourquoi cette ‘‘Créature divine’’ laisse-t-elle consciemment ou inconsciemment germer la haine dévastatrice dans son cœur qui, pourtant, doit être exempt de toute impureté ?
Joël Asher Lévy-Cohen
Journaliste indépendant