La traite négrière
Une page sombre de la chrétienté romaine
Quand l’Église catholique [reniait] brutalement ‘‘Christ’’ et, par voie de conséquence, rejetait toute sa doctrine fondée sur l’amour et la justice, la fraternité et la solidarité…
Par Joël Asher Lévy-Cohen
Le 8 janvier 1454, Tommaso Parentucelli (1398 - 1455), élevé par ses pairs cardinaux à la dignité de souverain pontifie et au rang de pape Nicolas V, publie une bulle pontificale.
Ce texte papal qui a manifestement valeur d’ordonnance et de principe juridique, a pour effet de changer systématiquement et automatiquement la face du monde.
Aussi cette bulle papale a-t-elle pour effet de modifier en profondeur les relations entre les différents peuples et Nations de la terre. Entre autres ceux d’Europe placée sous le joug de la chrétienté romaine et d’Afrique animiste en proie à des conquêtes musulmanes.
En effet, intervenant moins d'une année après la chute de Constantinople aux mains des Turcs et du Sultan ottoman Mehmet II, soit le 29 mai 1453, ce qui consacre la fin inéluctable de l’empire romain d’orient (Byzance), cette bulle papale concède en réalité au roi Alfonso V du Portugal et au prince Henrique toutes les conquêtes en Afrique.
En effet, ce décret papal leur confère, ainsi qu’à tous leurs successeurs, le droit et le privilège de réduire en servitude perpétuelle toutes les personnes considérées comme infidèles et ennemies du Christ. Aussi leur donne-t-il la possibilité de s’approprier de tous leurs biens, y compris territoires.
À vrai dire, cette bulle papale, signée de la main propre de Nicolas V, contribue à éloigner davantage le très catholique royaume du Portugal de ce que, toutefois, recommande et ordonne la Bible en tant que livre de référence spirituelle et inspiration divine. À savoir : ‘‘le respect scrupuleux des dix commandements’’.