L'Humanité est, présentement, confrontée à une pandémie due à l'expansion ultrarapide du Coronavirus COVID - 19. Cet agent pathogène est en train de changer littéralement le mode de vie des humains. Toutefois, à quel prix ?
La vraie ‘‘force cachée’’ du Coronavirus COVID – 19
Fin d’un cycle de l’existence humaine et Mort d’une civilisation
Le début d’une ‘‘autre’’ Humanité vivante
‘‘À la civilisation de masse doit succéder une civilisation à l’échelle de l’individu.’’ Valéry Giscard d’Estaing, président de la République Française (1974 – 1976), Lyon, 23 avril 1981
Par Joël Asher Lévy-Cohen *
L’année 2020 peut se prononcer comme le nombre deux mille vingt. Elle peut aussi s’écrire et se prononcer de la manière suivante : ‘‘deux mille vins’’. À cet égard, elle rappellerait ce fameux breuvage qui délecte le palais des dieux, ravit les papilles gustatives divines. Aussi rappellerait-elle cette boisson magique qui rend de temps en temps les hommes dingues.
Oui ‘‘Deux mille vins’’ ! Le nouveau millésime est sans aucun doute frelaté au point de rendre les humains fous, vraiment fous. Au point de rendre le monde loufoque. Au point de perdre complètement la raison. Ce qui revient à dire et même à conclure péremptoirement que l’humanité s’est, en ce début 2020, bien réveillée avec la gueule de bois.
En effet, l’année 2020 n’a commencé qu’avec de très mauvaises nouvelles. Celle-ci a démarré en trombe avec des informations aux allures apocalyptiques. La belle Australie, sise aux confins du monde, a ouvert le bal des actualités alarmantes avec moult incendies. Ces feux de forêt d’origine manifestement criminelle ont décimé tout l’écosystème forestier et animalier.
Ces incendies meurtriers ont détruit un vrai bijou de la nature. Force est de constater que celui-ci a pris des millions d’années pour se constituer et se pérenniser. Aussi ces feux de forêt ont-ils ravagé l’habitat des animaux autant que celui des humains. Ils ont ainsi rendu pauvres des centaines de gens ou des milliers de familles.
Après le drame australien, l’humanité a bel et bien frôlé la catastrophe en raison de la tension politique et diplomatique qui oppose de manière persistante les États-Unis d’Amérique et l’Iran sur la question brûlante du dossier nucléaire. Cette crise a, ostensiblement, atteint son paroxysme, culminé avec l’assassinat du général iranien Qassem Soleimani à Baghdâd par des drones américains. Ce polémarque, à plus forte raison architecte de la politique belliciste iranienne, coiffait, en réalité, la tête des forces Al-Qods du Corps des gardiens de la révolution islamique.
Si elle n’est certes pas résolue de manière pacifique et non violente, cette crise aux multiples rebondissements pourrait indubitablement occasionner des ravages indicibles. Elle pourrait naturellement provoquer des dommages irréparables sur l’ensemble de la région du Proche-Orient ou du Moyen-Orient. Cela dit, l’option militaire demeure, pour l’instant, la seule sur la table de divers états-majors des pays intéressés ou concernés de loin ou de près. Il y a lieu de noter que celle-ci est, sans équivoque, normalement privilégiée dans la seule et unique optique de redessiner complètement voire profondément la cartographie politique du Grand Moyen-Orient.
Avant même d’avoir assisté à une baisse significative de tension entre le pays de l’Oncle Sam et l’empire théocratique des Mollahs, le coronavirus COVID – 19 s’est finalement auto-invité. Depuis la Chine engluée durant des semaines et des mois dans une crise interminable avec la province rebelle de Hong-Kong, ce virus s’est faufilé, sans tambour ni trompette, entre ‘‘la procédure judiciaire de l’Impeachment’’ visant directement le locataire de la Maison Blanche Donald John Trump Sr et le ‘‘Megxit’’ qui irritait au plus haut point les Sujets de sa Gracieuse Majesté. Sans compter que le Coronavirus a volé la vedette aux primaires démocrates dont l’envol, d’ailleurs, chaotique et combiné aux déboires, quoi que vite limités, du vieux routier Joe Biden, est très nettement passé au second plan dans la majorité des médias de masse.
Ce qui est absolument clair, le Coronavirus COVID – 19 a véritablement décidé de se faire parler de lui. Peu importe en bien ou en mal.
En mal, il sied de noter que ce virus opportuniste a été décrété rien de moins qu’un ennemi à abattre par des gouvernements et des États. À cet effet, celui-ci a été assimilé non pas à un simple ‘‘agent pathogène’’ mais plutôt à ‘‘un agent du terrorisme international’’. Donc un ennemi public N0 1 sur le plan ‘‘médical’’ et ‘‘sanitaire’’ mais combattu avec des ressources militaires, des moyens sécuritaires d’un État disposant du monopole de la violence légitime au sein de la société...
Vu son statut ultra-contagieux, ce vecteur a visiblement nécessité une coopération soudée, une collaboration étroite et sans faille entre États et gouvernements de la planète Terre. Dans ce domaine, le plus bel exemple de solidarité demeure sans nul doute l’assistance ‘‘médicale’’ et ‘‘humanitaire’’ de la Chine pour aider directement l’Italie à endiguer cette crise sanitaire et des pays africains au cas où cette pandémie prendrait soudainement des proportions inquiétantes dans leur sphère géographique. Force est de relever que l’Italie qui est, bien sûr, un État membre de l’Union européenne (UE), est réellement un des pays les plus touchés par la propagation ultrarapide de ce virus mortel.
En bien, le Coronavirus COVID – 19 a suscité la prise des mesures draconiennes dont la plus emblématique est, à coup sûr, le confinement des individus ou familles. Même s’il est réputé porter atteinte à la liberté, cet isolement des personnes participe positivement à la réduction des émissions de gaz à effet de serre en raison de l’anémie de la production industrielle. Aussi participe-t-il, en restreignant la libre circulation des automobiles ou des véhicules motorisés, à la diminution drastique de la pollution. En vérité, celle-ci est occasionnée par des voitures qui émettent du plomb censé contaminer l’environnement humain voire des particules fines[i] qui vicient l’air et, par voie de conséquence, entraînent l’explosion des maladies respiratoires telles que l’asthme.
Sur le plan électronique, le Coronavirus COVID – 19 qui nécessite plus que jamais l’isolement des individus pour éviter toute contamination interhumaine favorise à tout bout de champ le télétravail. À ce niveau, il chamboule complètement l’organisation du travail, d’une part. Et, d’autre part, il bouleverse le mode de vie des employés au sein de l’entreprise. Y compris au sein de leurs familles respectives.
Le support informatique jumelé au téléphone devient, ainsi, le seul moyen de contact et, surtout, de communication ‘‘interpersonnelle’’ entre l’employeur et les employés. Comme les rencontres ‘‘personnelles’’ sont, en réalité, réduites au maximum, il sert normalement à planifier des réunions d’affaires. Aussi sert-il à commander autant des victuailles auprès des hypermarchés ou supermarchés que des médicaments auprès des pharmacies, des biens de consommation courante auprès des quincailleries.
En d’autres termes, ce virus opportuniste vient de faire basculer toute une civilisation fondée sur les contacts personnels. En effet, cet agent pathogène, d’ailleurs, réputé pour sa nocivité ou sa virulence vient de faire entrer de plein fouet l’être humain dans l’ère du numérique. Une ère profondément axée sur des contacts virtuels. Une ère dans laquelle les êtres humains condamnés à l’isolement forcé n’éprouvent aucun besoin de se rencontrer personnellement pour partager, discuter, échanger, travailler, jouer, étudier, boire, manger ensemble, etc.
Cette ère du virtuel accentue en fait l’individualisme au détriment du communautarisme. Elle provoque le phénomène de retrait ou de repli sur soi. Il s’agit d’une ère qui favorise en réalité la vie monacale. Quoi que les moines ayant marqué la vie des communautés médiévales sont, de nos jours, pratiquement une espèce en voie de totale disparition. Cette extinction de la vie monastique est, certes, perceptible aussi bien dans les prieurés que les abbayes en raison du peu de vocation ou du peu d’attrait que suscite franchement ce mode de vie on ne peut plus particulier.
Ce qui est sûr et certain, le Coronavirus COVID – 19 a complètement métamorphosé la façon de vivre de l’être humain. Et en si peu de temps ! Ce virus a profondément modifié sa manière de communiquer avec son prochain. Cet agent pathogène a littéralement modifié sa manière de saluer son allocutaire. De tout temps, celle-ci consiste à serrer toujours la main de son interlocuteur ou de son vis-à-vis. D’ailleurs, le fait de serrer les pinces traduit la transmission des énergies positives entre deux êtres vivants. Il symbolise la paix et la communion entre deux individus.
À ce propos, il importe de souligner que le Coronavirus COVID – 19 a rejeté les bisous dans la mode de salutation des êtres humains. En effet, cette coutume augmente, multiplie, de manière tout à fait exponentielle des possibilités de contamination des partenaires amoureux, amicaux ou familiaux. Elle est considérée comme un vecteur de propagation ultrarapide de ce virus mortel, un agent de transmission interhumaine des pathologies.
Pourtant, faut-il bien comprendre, les baisers sur la joue à titre d’embrassade ont vraiment pour nature de prouver tout comme de renforcer davantage la proximité ‘‘amicale’’, la fusion ‘‘fraternelle’’ ou ‘‘sororale’’. De même que les petits bécots affectueux sur les lèvres attestent assurément de l’intimité relationnelle, de même les baisers avec la langue témoignent, à n’en point douter, de la proximité amoureuse, de la chimie entre deux tourtereaux. Force est de constater que cette manière d’exprimer publiquement son amour ou de démontrer toute son affection n’est pratiquement plus de mise par les temps qui courent. C’est, à vrai dire, un changement radical.
Puisque l’humanité verse dans l’ère de la radicalité, il n’est pas du tout rare, aujourd’hui, de voir les êtres humains se taper ou se joindre successivement à titre d’accolade l’intérieur des deux pieds – en l’occurrence droite contre droite et gauche contre gauche – pour se saluer. Cette attitude comportementale leur permet d’éviter tous azimuts la transmission du virus par la main qui n’en est pas moins un vecteur. Tout comme il n’est pas rare de voir les humains adopter la posture de salutation bouddhiste ou salut namaste qui consiste à joindre les deux mains tournées vers le ciel ou le haut.
Force est de mentionner que cette forme de salutation on ne peut plus originale est sacrée. Elle relève de la spiritualité. Elle dérive de la très haute sagesse. Elle traduit, en fait, le respect de son prochain et l’humilité de l’être vis-à-vis de la Nature et de la Providence. Il y a lieu de remarquer que celle-ci est très en vogue dans divers pays d’Asie[ii]. D’ailleurs, cette manière de saluer présente, en vérité, cette particularité et cette singularité d’empêcher tout contact physique des mains.
Chose certaine, le Coronavirus COVID – 19 a indéniablement forcé la fermeture des usines manufacturières, condamnant ainsi à l’arrêt momentané ou à l’interruption plus ou moins longue toutes les chaînes de la production industrielle. Aussi a-t-il forcé la fermeture des entreprises œuvrant dans le domaine de la distribution de divers produits manufacturés. Ce qui fait naturellement craindre la rupture tous azimuts des stocks de marchandise auprès d’une clientèle déjà totalement inquiète et, surtout, terrorisée, épouvantée, par la perspective de manquer des biens de consommation courante.
Parmi les autres effets qui impactent la vie quotidienne, il y a, sur le terrain économique, le retrait progressif ou la disparition définitive de l’argent. En effet, depuis la nuit des temps, les civilisations ont toujours battu monnaie à l’effigie de la personne la plus puissante dirigeant une communauté vivante. Il pouvait s’agir d’un roi ou d’un empereur régnant. Donc, l’être humain a toujours utilisé l’argent comptant sous forme de papier monnaie (billets de banque) tout comme de pièce de monnaie pour acquérir un bien quelconque.
Pourtant, le Coronavirus COVID – 19 pourrait à terme conduire à la disparition pure et simple de ce moyen d’échange économique des biens ou des services. D’ailleurs, au Canada, en général, et au Québec, en particulier, comme corollaire à l’expansion exponentielle de ce virus dont le taux de létalité est, pour l’instant, très élevé dans le monde, nombre de commerces du détail n’acceptent plus à titre de paiement, l’argent liquide. Prophylaxie oblige, tous ces magasins ou fournisseurs n’acceptent plus que le paiement par cartes de crédit ou de débit.
En effet, le cash ou le paiement en numéraires favorise fort aisément la propagation rapide des agents pathogènes de type microbien, bactérien ou viral. Vu sous cet angle, il entraîne, par voie de conséquence, la prolifération des maladies de toutes sortes. Il provoque, de ce seul fait, indiscutablement, la contamination des usagers. À cet égard, il constitue inlassablement un danger médical et sanitaire. D’où son éradication ou son retrait de la circulation, estiment certains experts de la santé publique.
Cet avis est, d’ailleurs, largement partagé par des spécialistes en économie monétaire et financière. Ceux-ci y voient plutôt une occasion de lutter efficacement contre la contrefaçon des monnaies et la contrebande des fausses devises. Ils y voient également une manière de juguler l’inflation et de mieux contrôler les fluctuations des prix sur le marché…
En raison de sa nocivité et de la rapidité de transmission interhumaine, ce virus a conduit à la fermeture rapide des églises et temples, crèches, écoles, bibliothèques, aéroports, gares routières et même ferroviaires, stations de métro, cinémas, théâtres, restaurants, arénas de sport, etc. Y compris la fermeture des discothèques ou boîtes de nuit, des maisons closes ou maisons de tolérance (même l'industrie du sexe a emboîté le pas). Bref il a entraîné la fermeture autant des services publics et administratifs que des commerces du détail ou du gros. Ce qui fait inéluctablement craindre le net ralentissement ou la paralysie de l’activité économique suivie rapidement d’une très forte dépression. Avec tout ce que cela suppose ou comporte en termes d’effets pervers. Ce qui n’est pas du tout de nature à rassurer le commun des mortels.
Chose certaine, le Coronavirus COVID – 19 a provoqué la panique ou la psychose auprès du grand public. C’est un fait indéniable. L’être humain n’a jamais été aussi inquiet que terrorisé, aussi méfiant que replié sur lui-même.
Toutefois, cette atmosphère morose amènera-t-elle l’espèce humaine à vivre davantage en autarcie ? La forcera-t-elle à vivre de manière recluse, solitaire, comme un ermite de l'ère moderne ? La poussera-t-elle à se recroqueviller davantage sur elle-même ? Cette ambiance de sinistrose la conduira-t-elle à se singulariser davantage ? L’empêchera-t-elle véritablement de se communautariser à l’avenir ? Lui permettra-t-elle d’inventer par conséquent d’autres liens de familiarité ou modes de sociabilité, d’autres réseaux de fraternité ou de solidarité ?
Ce qui est résolument clair, les voies sont déjà pavées d’avance dans l’ère du numérique. Bien entendu, la persistance virulente du Coronavirus COVID – 19 favorisant le cloisonnement des individus et des familles ne fait rien qu’accélérer cette tendance au suicide de l’humanité ambiante…
Ce qui est sûr, face à l’ampleur macabre prise par le Coronavirus COVID – 19, le 21e siècle très nettement influencé par le numérique sera-t-il religieux ou pas[iii] ? Face à la catastrophe et à l’adversité que représente cette pandémie, l’humain deviendra-t-il un être spirituel ou mystique ?
Joël Asher Lévy-Cohen
Journaliste indépendant
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[i] Dioxyde d’azote (NO2) et monoxyde de carbone (CO).
[ii] Moyen-Orient ou le sous-continent indien qui est de tradition bouddhiste et Extrême-Orient ou le pays du soleil levant qui est de culture shintoïste.
[iii] André Malraux (1901 – 1976), philosophe, in La légende du siècle, 1972. Le XXIe siècle sera spirituel ou ne sera pas. Cette réflexion d’André Malraux est très pertinente dans la mesure où l’on assiste de nos jours au regain de la foi, et ce partout dans le monde.