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Analyse et commentaires des faits politiques, économiques, sociaux et culturels


L’exécution en plein air de George Perry Floyd par le constable Derek Chauvin

Publié par Joël Asher Lévy-Cohen sur 1 Juin 2020, 03:27am

Une fresque murale immortalisant George Floyd et les dernières paroles qu'il a, à peine, prononcées avant de rendre l'âme.

Une fresque murale immortalisant George Floyd et les dernières paroles qu'il a, à peine, prononcées avant de rendre l'âme.

Bavure policière à Minneapolis

Scène de la bavure policière à Minneapolis : le constable Derek Chauvin étrangle George Floyd avec son genou gauche et l'empêche de respirer. Il provoque ainsi un arrêt cardiaque qui lui sera fatal avant l'arrivée des ambulanciers.

L’exécution en plein air de George Floyd par le constable Derek Chauvin

Un meurtre aux ‘‘enjeux politiques’’ et ‘‘accents électoralistes’’

‘‘Nous ne serons jamais satisfaits tant que les Noirs seront les victimes de l’horreur indicible de la brutalité policière.’’ Martin Luther King, Apôtre de la paix, 1964

Par Joël Asher Lévy-Cohen *

‘‘Être Noir au pays de l’Oncle Sam’’, c’est, par définition, ‘‘être d’avance condamné à mort’’. C’est sans conteste marcher avec la mort côte à côte. C’est fréquenter journellement la mort dans des conditions d’extrême violence physique et de constante pression psychologique, de déni délibéré d’humanité et de dignité, de liberté et de justice. Tel a été, sans aucun doute, l’horrible et tragique destin de George Floyd, un agent de sécurité ayant perdu son travail en raison de la pandémie du Coronavirus.

Le constable Derek Chauvin écrase avec son genou le cou de George Floyd plaqué ventre au sol et maîtrisé par deux autres policiers de Minneapolis. La trop forte pression exercée sur sa victime l’empêche de respirer et provoque, par conséquent, un arrêt cardiaque.

Cet Africain-américain de 46 ans qui n’a absolument manifesté aucune résistance lors de son interpellation musclée[i], a été exécuté sommairement par le Constable Derek Chauvin en plein air. Au vu et au su des passants. Appelé à intervenir dans une affaire d’un billet de 20 $ utilisé dans un commerce[ii], ce policier employé par la ville de Minneapolis, dans l’État du Minnesota (Midwest), a étranglé avec son genou gauche George Floyd couché à plat-ventre et maîtrisé solidement par deux autres de ses collègues.

Cet agent de police a très fortement maintenu la pression de son genou gauche sur le cou de sa victime expiatoire qui peinait manifestement à respirer durant 8 à 9 minutes. Pendant qu’il écrasait très lourdement le cou de George Floyd, le constable Derek Chauvin affichait un visage méphistophélique. Aussi avait-il apparemment les mains dans les poches. Ce qui a, naturellement, révolté le public américain.

''I can’t breathe'' qui signifie littéralement ''je ne peux respirer'' ou ''j’étouffe''. Ce sont, en fait, les dernières paroles prononcées par George Floyd avant de rendre l'âme.

Malgré les nombreuses supplications et de l’infortuné et des passants littéralement choqués par la brutalité et l’horreur de la scène, rien n’y fait. En effet, dans de telles circonstances, ‘‘un Noir est, plutôt, un butin pour le policier blanc, d’après la morale bien entendu suprématiste. Il est un trophée à ne pas rater, pour rien au monde !’’, dit-on. Cela rappelle incessamment le fameux slogan du tristement célèbre régime ségrégationniste de Pretoria[iii]. Selon ce système politique d’ailleurs, aujourd’hui, démantelé, ‘‘un Noir est, d’abord et avant tout, une matière brute pour l’homme blanc, il est une matière première. Son destin ressemble à s’y méprendre à celui d’un poussin enserré dans les griffes de l’épervier qui doit à tout prix nourrir ses petits. Alors pas question de lâcher sa proie, même au nom d’une quelconque morale humaniste ou croyance religieuse’’.

Par conséquent, du haut de ses galons de policier, Derek Chauvin qui a perdu le contrôle de tout son être, continue sa ‘‘macabre’’ besogne. Ce qui devait, toutefois, arriver, arriva. George Floyd cesse de respirer. Même à l’arrivée des ambulanciers, ce constable balaise reste sur sa victime du jour. Un véritable baroud d’honneur ! Un pied de nez à la vie ! Quoique celle-ci ne bouge pratiquement plus, le policier en pleine extase intérieure maintient son genou enfoncé dans le cou de George Floyd au moins deux minutes supplémentaires. Inanimé, il est conduit immédiatement à l’hôpital où son décès est constaté après l’arrivée des ambulanciers.

Les policiers américains, fort connus pour leur réserve, décident de rendre hommage à George Floyd en mettant un genou à terre. Un geste qui en dit long, désapprouve complètement l’attitude de leur collègue indélicat. Celui-ci a jeté en pâture à l’opinion publique toute une profession qui cherche à se départir de cette image de bourreau des Africains-américains.

Si les images sur l’exécution sommaire de George Floyd par le constable Derek Chauvin ont, en principe, scandalisé l’humanité tout entière et, par voie de conséquence, écorné davantage la réputation déjà mal-en-point des USA, il n’en demeure pas moins vrai que cet événement horrible par sa cruauté brise le confinement relatif à la vague létale du Coronavirus. Force est de mentionner que cette pandémie mortelle a inexorablement remis en cause le bilan somme toute reluisant de l’administration républicaine de Donald John Trump Sr. En effet, avant le confinement, tous les indicateurs de la vie économique des USA étaient au vert.

Donald Trump dont le grand-père fut un sympathisant du Ku Klux Klan (KKK), a souvent surfé sur la vague d’extrême-droite pour asseoir sa notoriété politique et sa présidence.

Le pays de l’Oncle Sam connaissait manifestement la flambée boursière. Wall Street jubilait, en réalité, tous les jours. En matière d’emploi, c’était, à vrai dire, l’embellie socioéconomique. Toutes les perspectives de chômage, d’ailleurs visiblement au plus bas niveau, s’inscrivaient dans un horizon plus que lointain, invisible, pratiquement inexistant ou effacé. Une telle radioscopie ne pouvait nullement présager une défaite voire une raclée électorale pour l’équipe dirigeante et gouvernementale en place. En d’autres termes, l’optimisme planait béatement au plus haut sommet de la Maison Blanche. Il avait réussi à chasser du simple regard le doute.

En marge de manifestations contre le racisme systémique et les violences policières, d’ailleurs provoquées par la mort brutale de George Floyd aux mains de trois policiers de la ville de Minnesota (Thomas Lane, Alexander Kueng et Derek Chauvin), le président Donald Trump dont les sondages peinent à décoller. brandit la Bible devant les caméras. Une manière de mobiliser son électorat néo-chrétien devant l’Église St- John à Washington.

Puis, vint malheureusement le tristement célèbre Coronavirus 19. Cet ennemi invisible que personne n’attendait et qui a surpris tout le monde, se manifeste très brutalement. Il a pour effet pervers de freiner pratiquement la quasi-totalité de la production nationale. Aussi a-t-il pour effet pervers de renvoyer illico presto au régime d’assurance-emploi des dizaines de millions de travailleurs américains. Moins de trente millions d’individus perdent rapidement leur travail permanent et sont par voie de conséquence inscrits sur les listes des demandeurs d’emploi.

Ce COVID – 19 modifie également le rythme soutenu de la campagne électorale aux USA. En effet, il arrête net les primaires démocrates. Amorçant un retour inespéré après quelques déboires enregistrés à l’entame même des primaires à Iowa, l’ancien vice-président Joseph Robinette Biden Jr, alias Joe Biden, de l’administration de Barack Hussein Obama, est définitivement déclaré vainqueur au détriment de l’infatigable socialiste Bernard Sanders, dit Bernie Sanders. Ce vieux routier de la politique américaine et, surtout, grand habitué du marigot washingtonien (Joe Biden) s’impose finalement au terme d’une lutte à la fois ‘‘âpre’’, ‘‘épique’’ et ‘‘rocambolesque’’. Dans ce combat décidément au corps à corps, le Sénateur du Maine (Bernie Sanders) a d’ailleurs démontré qu’il avait encore le sens de la répartie et qu’il pouvait toujours supporter, et à son âge, le rythme effréné des meetings partisans.

Le démocrate Joe Biden disputera la Maison Blanche au républicain Donald Trump le mardi 3 novembre 2020.

En imposant donc le confinement, le COVID – 19 entraîne évidemment l’annulation pure et simple des rallyes. Très essentiels à la démocratie électorale, tous ces rassemblements populaires et partisans contribuent à mousser la candidature des prétendants aux joutes électorales. En raison de la propension fort élevée à la contamination du public par la pandémie, ce régime de rétention à domicile des citoyens américains plombe littéralement pendant trois mois la campagne de l’élection présidentielle. Opposant chaudement l’actuel locataire à la Maison Blanche, le très bouillant républicain Donald John Trump Sr, au candidat démocrate Joseph Robinette Biden Jr, alias Joe Biden, – qui, jusqu’à preuve du contraire, est un sérieux outsider –, cette joute des ‘‘papys septuagénaires’’ culminera, bien entendu, le mardi 3 novembre 2020.

Pour ce faire, le camp démocrate qui sera vraisemblablement mené par Joe Biden après avoir été confirmé en bonne et due forme par la convention de Milwaukee en juillet 2020, se doit préalablement de choisir un colistier en vue d’accompagner cette personnalité politique à la magistrature suprême. Dans cette perspective électorale, Amy Jean Klobuchar, sénatrice du Minnesota au Congrès des États-Unis, est totalement pressentie. Elle présente visiblement une certaine longueur d’avance sur bon nombre de ses rivaux potentiels ou déclarés. Juriste de formation, cette proche d’Hillary Rodham Clinton a exercé les fonctions de procureur de son État. Celle-ci a eu, par conséquent, à traiter dans sa carrière judiciaire de magistrat de la poursuite un certain nombre de cas qui relèvent essentiellement des matières d’ordre pénal ou criminel. Entre autres des cas de bavure policière.

Amy Klobuchar endosse la candidature de Joe Biden pour l’élection présidentielle de novembre 2020.

À cet égard, de très nombreux détracteurs présentent en fait la sénatrice Amy Jean Klobuchar comme une personnalité politique et judiciaire qui a toujours couvert des bavures policières dans sa carrière. Il importe de remarquer que celle-ci a eu à traiter, lorsqu’elle assumait les fonctions de magistrat, bien des dossiers d’exactions policières auxquelles a été directement mêlé le constable Derek Chauvin. Comme par hasard, elle a jugé en son temps l’inopportunité des poursuites.

La sénatrice Amy Jean Klobuchar, comme le rapportent bien entendu ses pourfendeurs, n’a même pas hésité un seul instant à rejeter du revers de la main toute poursuite criminelle à l’encontre du constable Derek Chauvin, d’ailleurs, directement impliqué dans le meurtre sordide de George Floyd. Force est de constater qu’elle a apporté un démenti formel à tous ces propos jugés maladroits. Par contre, cette personnalité politique évidemment pressentie dans le ticket démocrate opposé au fameux camp républicain a estimé que ‘‘la révocation rapide de ce policier indélicat des forces policières était résolument une première étape’’. Dans cette circonstance dramatique, cette peine administrative est-elle évidemment suffisante même si elle demeure réellement un pas dans la bonne direction ?

Amy Klobuchar a de très fortes chances de rejoindre le ticket démocrate pour l’élection de novembre 2020.

Cette déclaration, certes, irritante en soi n’a point du tout manqué de mettre dans tous leurs états d’âme nombre d’activistes des droits humains fondamentaux. En effet, ceux-ci espèrent très vivement, à l’image du maire progressiste de Minneapolis Jacob Frey, l’inculpation suivie d’arrestation de quatre policiers directement impliqués dans cette bavure. Ils menacent même de mobiliser tout l’électorat de gauche radicale en vue de faire tomber électoralement le parti de l’âne au cas où Joe Biden, ultra-populaire auprès des sujets africains-américains, s’amuserait à amarrer Amy Jean Klobuchar dans le ticket démocrate.

L’ancien vice-président américain Joe Biden entouré de membres de la communauté africaine-américaine issus des milieux politique, religieux et pédagogique dans une église de Wilmington, dans le Delaware. Il pose son genou à terre pour saluer la mémoire de George Floyd assassiné par le policier Derek Chauvin de Minnesota.

Il sied de constater que, dans sa stratégie politique et électorale qui consiste pratiquement à battre à plat de couture Donald John Trump Sr, le camp démocrate mise énormément sur l’arrimage d’Amy Jean Klobuchar[iv] sur le ticket conduit par le vieux briscard Joe Biden. Dotée d’une personnalité flamboyante, elle réussira, d’après les stratèges du parti, à diviser le vote des électeurs blancs ou caucasiens au détriment du candidat républicain. Aussi réussira-t-elle à ramener dans l’escarcelle démocrate la grande majorité des voix féminines décisives à la victoire finale. Elle pourra compenser la désaffection de l’électorat progressiste féminin tenté de bouder Joe Biden en raison de son passé sulfureux en matière d’agression sexuelle.

La mission assignée à Amy Klobuchar, si jamais elle est désignée colistière de Joe Biden, sera de diviser le vote massifié de communautés caucasiennes ou blanches. Celles-ci constituent indéniablement le socle politique et électoral de Donald Trump. Le parti démocrate compte énormément sur son charisme politique pour faire basculer le vote féminin au profit de l’ancien vice-président de l’ère Obama.

Force est, en effet, de relever que l’électorat du président sortant s’appuie exclusivement sur des communautés blanches. Celui-ci n’est pas du tout diversifié racialement quand même il peut recevoir le support des groupes asiatiques. Ceux-ci tendent effectivement à voter pour des candidats républicains.

Toutefois, le mardi 3 novembre 2020 est encore bien loin. Une série de facteurs politiques ou physiques pourraient modifier sensiblement la donne ou la trajectoire de la présidentielle américaine. Encore faut-il que le vieux routier de la politique Joe Biden choisisse, certes, la sénatrice Amy Jean Klobuchar.

Toujours est-il que, en raison de cette bavure policière ayant provoqué la mort tragique de George Floyd, les yeux sont, désormais, tournés vers la ville jumelle de Minnesota. Toutes les caméras sont dorénavant braquées vers l’État paisible et progressiste du Minnesota. Cette collectivité fédérée est, d’ailleurs, plus connue pour avoir enfanté l’enfant terrible du jazz et du funk, du rock et du R&B, aujourd’hui, disparu ‘‘Prince Rodgers Nelson’’. Cet artiste-musicien de renommée planétaire avait promu, à sa manière et au zénith de sa gloire, le vivre-ensemble collectif.

Prince Rodgers Nelson, le fameux Kid de Minneapolis, a contribué, de son vivant, au rapprochement des communautés aux USA en général et dans le Minnesota en particulier.

Par ailleurs, cette bavure policière à Minneapolis est-elle en soi un acte prémédité ou pas ? Ce qui est clair, cet événement malheureux et sordide aura politiquement une incidence sur l’élection présidentielle de novembre 2020. Il contribuera de quelque manière que ce soit à la recomposition du paysage politique et national.

Qui vivra, verra !

Joël Asher Lévy-Cohen

Journaliste indépendant

joelasherlevy@aol.com

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[i] Les images prises par les caméras de sécurité qui surveillent les circulations routière et piétonne, en témoignent très largement. Celles-ci contredisent la version officielle de la police de Minneapolis.

[ii] Dans une affaire d’ivresse et de drogue, selon la version officielle de la police.

[iii] Le système d’Apartheid en Afrique du Sud (1948 – 1994).

[iv] Cette ancienne candidate aux primaires démocrates présente un visage doux et respectueux de femme mariée et de mère de famille.

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