Les fossoyeurs de la République démocratique du Congo ou les mercenaires des Transnationales regroupés autour de la plateforme politique LAMUKA. De gauche à droite : Moïse Katumbi Chapwe, Martin Fayulu Madidi (MAFA), Jean-Pierre Bemba Gombo et Adolphe Muzito Fumutshi.
Le choix du candidat unique et commun de l’Opposition congolaise pour la présidentielle de 2018
Une opération orchestrée par des forces ténébreuses et anti-patrie
De l’art de recruter des mercenaires en cravate pour les Transnationales
‘‘Le peuple doit se libérer de la classe politique.’’ Étienne Tshisekedi wa Mulumba, prophète de la démocratie et avocat du peuple congolais (1932 – 2017)
Par Joël Asher Lévy-Cohen *
Le 26 janvier 2001, le général-major Joseph Kabila Kabange qui exerce concrètement les fonctions de chef d’état-major des forces armées terrestres en République démocratique du Congo (RDC), est, contre toute attente, élevé à la magistrature suprême. Bien entendu, du fait de la volonté manifeste des puissances occidentales au premier rang desquelles la fameuse troïka[i], cette promotion intervient très rapidement à la suite de l’assassinat programmé du rebelle postnationaliste et postlumumbiste Mzee Laurent-Désiré Kabila. Et, dans le sillage de cette élévation au plus haut sommet du pouvoir et de l’État, cette personnalité politique et militaire, âgée de moins de trente ans, est immédiatement reçue dans une kyrielle de grandes capitales occidentales. Bien sûr, celles-ci lui déballent, non sans intérêt, le tapis rouge.
En effet, Joseph Kabila Kabange est, en réalité, catapulté par de puissants intérêts étrangers à la tête d’un pays immensément riche. En principe, cet État au cœur du continent africain fait la convoitise de grandes puissances internationales. Celles-ci sont vivement attirées par son potentiel aussi bien minier que naturel. Cette convoitise le place systématiquement et automatiquement au cœur de grands enjeux planétaires. Ce statut géostratégique s’explique en raison de sa situation géopolitique[ii] et de sa localisation géographique[iii].
Ainsi, pour contrôler étroitement ce pays vital pour son destin hégémonique dans le monde, l’Occident mise sur l’établissement des régimes de mercenaires totalement acquis à sa cause. Parmi ces soudards courtisés et immédiatement placés à la tête des tyrannies prébendiaires, il y a des hommes en treillis militaire. À savoir : Mobutu Sese Seko du Zaïre[iv], Mzee Laurent-Désiré Kabila[v] et Joseph Kabila Kabange[vi]. Il importe de constater que Joseph Kabila Kabange constitue, certes, le seul régime imposé par la force des armes et astreint à la compétition politique et démocratique.
Toutefois, en 2016, le second mandat électif de Joseph Kabila Kabange arrive normalement à échéance. Sur le terrain du droit constitutionnel, y compris de la légalité ambiante, cette situation entraîne que celui-ci ne peut vraiment plus se représenter à sa propre succession, en dépit de quelques tentatives infructueuses de contournement de ce dispositif verrouillé de la loi fondamentale. Confrontée à une très forte désapprobation populaire conjuguée à la très ferme pression internationale, cette personnalité étatique se résout finalement à choisir un dauphin politique et électoral en vue de concourir à sa place. En l’occurrence Emmanuel Ramazani Shadary dont la mission primordiale est de protéger tous azimuts, coûte que coûte, Joseph Kabila Kabange, son clan politique et sa famille biologique.
Par ailleurs, comme le processus électoral en République démocratique du Congo est, plutôt, contrôlé par des puissances étrangères au service exclusif des Multinationales, des intérêts extérieurs décident de fabriquer de toutes pièces une opposition politique fantoche. Pour les besoins de la cause, celle-ci doit être essentiellement composée de mercenaires en cravate. Leur rôle se résume, bien sûr, strictement à la défense du pouvoir économique incarné par les Transnationales. Il se résume simplement à leur garantir le très lucratif et vaste marché minier et naturel de ce pays guetté comme un fruit mûr.
C’est de cette manière que la Fondation Kofi A. Annan, du nom de l’ancien secrétaire général des Nations unies, sert de paravent à la Communauté internationale dans le but d’encadrer étroitement le choix du candidat unique et commun de l’Opposition politique congolaise à la présidentielle de 2018[vii]. Étant entendu que le principal enjeu de cette désignation est, bel et bien, l’exclusion de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS). En effet, ce parti politique congolais est fort connu pour sa propension à défendre les droits fondamentaux des Citoyens et les libertés publiques du Peuple par ailleurs reconnu souverain primaire par le texte constitutionnel. Dans son discours politique et idéologique, il ne fait nullement place aux intérêts primordiaux étrangers. D’où la peur intense de la Communauté internationale.
Il convient de relever que la Fondation Kofi A. Annan entre en jeu en vue de sélectionner le candidat unique et commun de l’Opposition congolaise lorsque ses leaders les plus en vue décident de se réunir à l’extérieur du pays. En novembre 2018, cet organisme agit à visage découvert lorsque cette rencontre opportune est, plutôt, délocalisée à Genève après avoir été momentanément envisagée entre autres à Bruxelles. Cependant, en septembre 2018, cette réunion politique fut, évidemment, un fiasco à Johannesburg pour avoir été personnellement boycottée par ces mêmes leaders.
Comme l’objectif fondamental de cette réunion fut, réellement, l’exclusion de l’UDPS, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo (FATSHI)[viii] fut purement et simplement écarté en dépit de son statut de favori des sondages et de l’opinion nationale[ix]. Il fut écarté au profit de Martin Fayulu Madidi[x], un candidat sans poids politique majeur, désigné après que les règles de jeu pourtant fixées et reconnues par toutes les parties aient été complètement faussées[xi]. En effet, celui qui devait normalement défendre les couleurs de l’opposition, devrait être choisi par voie de consensus et non pas par voie de vote, d’une part. Et, d’autre part, l’heureux élu s’engageait à organiser dans les vingt-quatre mois de son mandat une élection présidentielle qui inclurait pratiquement tous les leaders exclus en vertu de la loi électorale par le pouvoir organisateur des élections[xii].
Par ailleurs, parmi les autres tâches confiées aux mercenaires de Genève, il y avait, bien sûr, la provocation d’une guerre civile de type interconfessionnel ou interethnique (intertribal). Cela faisait partie des non-dits. Il sied de remarquer que cette option belliciste est, toujours, d’actualité en vue de disloquer la Nation et, par voie de conséquence, susciter l’implosion du territoire national. Ce conflit majeur devrait, plutôt, surgir lors de violences postélectorales délibérément entretenues par des acteurs politiques.
Sur le terrain de la violence armée, cette opération guerrière pilotée par les ténors attitrés de Lamuka, aurait dû, selon ses concepteurs, résolument permettre l’intervention militaire des puissances européennes[xiii]. Entre autres celle conjointe de la Belgique et de la France en vue de reprendre la mainmise sur cet État d’Afrique centrale. Celle-ci devrait être favorisée et même vivement recommandée au niveau de l’ONU par la Belgique occupant, d’ailleurs à ce moment précis du double scrutin présidentiel et législatif, un siège au fameux Conseil de sécurité[xiv].
Joël Asher Lévy-Cohen
Journaliste indépendant
www.joelasherlevycohen.centerblog.net
www.joelasherlevycohen.over-blog.com
www.joelasherlevycohen1.wordpress.com
[i] Dans la crise congolaise, la troïka est composée de la Belgique, des États-Unis et de la France.
[ii] Cet État d’Afrique centrale et de la région des Grands Lacs africains est considéré comme le poumon du monde libre. Il est défini comme le grenier des matières premières pour l’Occident dans l’assise de son hégémonie économique et politique mondiale.
[iii] La République démocratique du Congo est, en effet, située au centre du continent. Elle est, réellement, le pont qui fait la jonction de différentes parties vitales de l’Afrique. Par sa position géographique, elle influe directement sur le destin politique de divers pays et ensembles régionaux et sous régionaux.
[iv] Mobutu a organisé des élections dans le cadre d’un système totalement verrouillé par le parti unique ou Parti-État, le Mouvement populaire de la révolution (MPR).
[v] Mzee Laurent-Désiré Kabila n’a jamais participé à aucune élection.
[vi] Joseph Kabila Kabange a participé à des scrutins où les véritables forces de l’opposition ont été visiblement exclues à différents niveaux de la compétition électorale.
[vii] Dirigée par le fonctionnaire onusien, le Britannique Alan Doss, la Fondation Kofi A. Annan, basée en Suisse, a agi au nom de grandes firmes internationales dans le cadre de ce choix décisif. Celles-ci interviennent, principalement, dans les domaines autant financier et bancaire qu’industriel et minier. Pour cette seule opération, elle a pratiquement servi de couverture à la Multinationale Glencore basée à Genève et aux hommes d’affaires (George Soros et Mo Ibrahim). Force est de noter que tous ces empires industriels et financiers ont largement soutenu la plateforme Lamuka lors de l’élection présidentielle de 2018. Depuis le retour de Moïse Katumbi Chapwe en République démocratique du Congo après deux ans d’exil forcé, ces puissants intérêts se sont, toutefois, vite rangés derrière l’ancien gouverneur du Katanga.
[viii] Des sources crédibles et dignes de bonne foi mais non corroborées par des sources officielles soulignent la présence discrète de Léon Kengo wa Dondo (président du sénat) et Moïse Katumbi Chapwe (ancien gouverneur du Katanga) à Bruxelles pour peaufiner voire même coordonner avec de puissants intérêts belges (Louis Michel et Didier Reynders) l’exclusion de Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo de l’UDPS de la présidentielle de décembre 2018.
[ix] À l’image de ce qui s’est réellement passé en 2006, l’appropriation systématique et automatique des voix de militants et sympathisants de l’UDPS est le principal enjeu. En effet, Étienne Tshisekedi wa Mulumba de l’UDPS avait refusé de participer à cette vraie mascarade électorale. Ce qui fait que les partisans de son parti politique avaient, à cette époque effervescente, battu campagne au profit de Jean-Pierre Bemba Gombo, d’ailleurs, opposé pour ladite circonstance à Joseph Kabila Kabange. Donc, pour la Communauté internationale, ce bassin important d’adhérents de l’UDPS doit, plutôt, servir, à défaut de pleine participation de Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, à renforcer la base électorale de Moïse Katumbi Chapwe lors du scrutin électoral et, au-delà, dans la gestion politique et administrative du pouvoir, et ce au moment opportun.
[x] L’idée du vote au détriment du schéma consensuel rappelle exactement la violation de l’Accord de paix intercongolais de Pretoria, autrement désigné Accord global et inclusif (AGI), du 17 décembre 2002 par le premier ministre sénégalais Moustapha Niasse agissant à titre de facilitateur dans les pourparlers politiques intercongolais en Afrique du Sud. En effet, ce manquement délibérément grave a permis de faire élire frauduleusement Arthur Z’Ahidi Ngoma – un ancien belligérant du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD-Goma) – pour le compte de l’Opposition politique non armée au sein des institutions politico-militaro-maffieuses de la Transition de 2003 à 2006 (Vice-présidence de la République démocratique du Congo chargée de questions sociales et culturelles).
[xi] Séquestration forcée des candidats, kidnapping, confiscation des mobiles téléphoniques, restrictions des libertés de mouvement et de communication, engagements privatifs de libertés civiles et politiques sous serment.
[xii] Cette disposition viole de manière flagrante la fameuse Constitution de Liège du 18 février 2006, car la durée du mandat du président de la République démocratique du Congo est de cinq ans.
[xiii] Le discours haineux véhiculé par l’Église catholique sous l’autorité cardinalice de Mgr Laurent Monsengwo Pasinya et de Mgr Fridolin Ambongo Besungu et par le couple politique Martin Fayulu Madidi et Adolphe Muzito Fumutshi.
[xiv] C’est le schéma ivoirien qui devrait être appliqué.