Les forces militaires ukrainiennes sont déterminées à défendre la patrie devant le péril russe. En effet, l'Ukraine est dans le collimateur de la Russie très décidée à l'envahir pour couper ses liens incestueux avec l'OTAN et l'Union européenne.
L'Ukraine est une ancienne République de l'ex-URSS. Elle a acquis son indépendance politique dans la foulée de la chute du mur de Berlin et du démantèlement de l'ancien empire communiste et soviétique. Aujourd'hui, ce pays qui veut rejoindre le camp de l'OTAN, est disputé par l'Union européenne épaulée par les USA et la Russie qui le considère comme son arrière-cour. Cette querelle pourrait à terme conduire à un violent conflit armé - éventuellement nucléaire et bactériologique - au cœur de l'Europe dans la mesure où la Russie a déployé une centaine de milliers de soldats pour conquérir cette ex-République soviétique devenue au fil des ans rebelle.
Guerre en Ukraine
Partie de Poker menteur entre l’Aigle américain et l’Ours russe
‘‘Qui prêche la guerre est le chapelain du diable.’’ Proverbe anglais
Par Joël Asher Lévy-Cohen *
Depuis 2014, l’Ukraine qui est, par essence, le berceau de la culture russe, est sans aucun doute au centre de l’actualité mondiale. Ce pays fort connu pour ses riches terres agricoles – [le tchernoziom] – est, certes, au cœur de l’attention internationale. Plus particulièrement et plus singulièrement de l’Union européenne (UE) totalement adossée à l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN).
En effet, la Fédération de Russie, de surcroît son puissant voisin du Nord, d’ailleurs dirigé par Vladimir Vladimirovitch Putin, un ancien agent du KGB, à plus forte raison nostalgique de l’ère soviétique, a concentré le long des frontières avec ledit État, y compris au Belarus limitrophe, maintes troupes d’élite. Cette tension manifestement palpable au double niveau ‘‘diplomatique’’ et ‘‘stratégique’’ fait réellement craindre l’imminence d’une conflagration ‘‘armée’’ [majeure] - (un conflit à très forte probabilité nucléaire, chimique, biologique ou bactériologique) - depuis la fin de la seconde guerre mondiale en Europe. Face à cette crise dont les principaux protagonistes sont, à vrai dire, Américains et Russes, la propagande idéologique s’est effectivement auto-invitée au point de rendre illisible la lecture d’un conflit militaire aux multiples enjeux géostratégiques.
Ce qui est clair, la crise ukrainienne, telle qu’elle se présente véritablement de nos jours, est une guerre virtuelle, un conflit imaginaire. En fait, elle relève plus de l’hystérie occidentale véhiculée par les médias mainstream. C’est en vérité un conflit provoqué artificiellement par les États-Unis dans le but de réactiver stratégiquement l’OTAN en tant qu’alliance militaire en Europe. Ce continent a, d’ailleurs, été confronté, à un certain moment, au désintéressement voire même au désengagement américain initié par la présidence républicaine de Donald John Trump Sr. Cette situation inconfortable a fait craindre un éventuel retrait de l’Oncle Sam de cette partie névralgique de la planète.
Face au vide normalement créé par les USA, certains leaders nationalistes européens qui, pourtant, sont soutenus par de puissants intérêts américains, ont engagé – en catimini tout comme au grand jour – des pourparlers politiques avec Moscou. Par contre, d’autres leaders politiques visiblement logés à l’enseigne de l’extrême-droite, ont entamé la promotion d’une Europe civilisatrice qui s’étend physiquement de l’Atlantique à l’Oural. Or une telle Europe serait automatiquement et systématiquement arrimée – [géographiquement] – au continent asiatique. En d’autres termes, ce serait la matérialisation de l’Eurasie rêvée par la République populaire de Chine et dont le lien emblématique sont, bien entendu, les fameuses ‘‘Nouvelles Routes de la soie’’.
Donc, c’est pour effectivement casser cette dynamique alléchante, attirante, d’allégeance européenne vis-à-vis de la puissance russe que les États-Unis fabriquent artificiellement le conflit militaire ukrainien dont l’inévitable point d’orgue serait, d’ailleurs, l’invasion armée de la [méchante] Russie. Cela dit, il ne faut point oublier que l’Ukraine est, déjà, en proie au démembrement de son immense territoire ‘‘qualifié par les experts d’utile à l’économie capitaliste et libérale’’. Celui-ci est visiblement convoité aussi bien par les Européens que les Russes. Il regorge d’immenses ressources naturelles et minérales autant que stratégiques et précieuses.
Force est de constater que l’Ukraine qui n’a jamais eu dans son histoire politique et nationale, au même titre que sa voisine de l’Ouest, la Pologne, des frontières stables et intangibles, est déjà pratiquement amputée de son territoire utile. En effet, sa portion orientale comprenant naturellement et physiquement les régions de ‘‘Donbass’’ et ‘‘Lougansk’’ fait théoriquement partie de la Fédération de Russie. À la suite des violences armées, celles-ci ont été arrachées au gouvernement de Kiev par les séparatistes russophones proches de Moscou. Cependant, sa portion méridionale comprenant la Presqu’île de Crimée fait déjà partie intégrante de la Russie à la suite d’un référendum d’adjonction au territoire russe décidé par ses habitants majoritairement pro-Moscou et linguistiquement et culturellement russophones.
Ce qui est sûr et certain, depuis les conflits armés ayant violemment sévi aussi bien dans le Donbass que Lougansk en 2014, lesquels se sont militairement soldés par la victoire écrasante des séparatistes prorusses, et surtout depuis l’annexion référendaire de la Crimée par Moscou, l’Ukraine affaiblie sur tous les plans vit des situations amères, extrêmement dures. À la limite exécrables, insupportables, donc intolérables. Bien entendu, celles-ci se traduisent sur le terrain par la montée vertigineuse de l’inflation, la baisse drastique de la devise nationale (hryvnia). L’économie tourne manifestement au ralenti. Par conséquent, le pays, autrefois dynamique et prospère, est aujourd’hui incapable d’assurer des services publics à l’ensemble de sa population. Il ne vit plus que des aides internationales provenant essentiellement de l’Occident[i]. Celles-ci accroissent de façon exponentielle la dette extérieure qui a déjà atteint des pics vertigineux.
Un tel sombre tableau ne peut que conduire inéluctablement à une déclaration de faillite. À vrai dire, ce portrait met irréversiblement cet État, déjà en agonie, en situation de cessation de paiement. Avec pour corollaire immédiat le ‘‘non-paiement des fonctionnaires d’État et des agents publics et administratifs ’’, le ‘‘bradage des actifs de l’État’’, la ‘‘privatisation du patrimoine des collectivités publiques’’.
Qui dit ‘‘crise économique’’, dit logiquement et forcément ‘‘crise sociale’’. Avec son cortège de difficultés qui accablent très violemment la population. Celle-ci se traduit, en effet, sur le terrain par l’émigration de la population. De plus en plus la jeunesse est tentée par le mirage de l’exil parce que confrontée à un État ‘‘faillitaire’’ dont les horizons sont, à moyen et long terme, complètement bouchés.
Pour ainsi dire, la situation est absolument catastrophique en Ukraine. Par conséquent, la Russie n’a vraiment pas besoin d’un conflit armé, et même d’une guerre éclair, pour envahir un tel pays. Tout ce qu’elle peut faire, c’est d’attendre patiemment son effondrement complet et inéluctable. Si pas d’ailleurs imminent…
Mais, pourquoi le géant américain dont l’hyperpuissance économique et militaire ne cesse réellement de ‘‘décroître’’ sur le terrain international, cherche-t-il dans les faits à entraîner, à empêtrer, pratiquement la Fédération de Russie dirigée d’une poigne de fer par Vladimir Vladimirovitch Putin dans un conflit armé impitoyable, sans merci, long et coûteux, avec son voisin méridional, l’Ukraine ?
Les raisons d’une telle stratégie s’apprécient à la lumière de la recomposition du monde de l’après-guerre de 1940 – 1945. En effet, cet univers a vu émerger une kyrielle de puissances moyennes dont les exigences et l’appétit vorace ont nettement fait reculer les prétentions des dessinateurs de l’ordre bipolaire de Yalta. Celui-ci a vu, surtout, surgir, de nulle part, la République populaire de Chine. Cet État extrême-oriental qui promeut idéologiquement le collectivisme et le socialisme de marché, s’est développé à vive allure ces trente dernières années au point de rivaliser et même de surpasser la toute-puissance économique des États-Unis.
D’ailleurs, contrairement au ‘‘discours ambiant véhiculé par la presse occidentale’’, ce pays dynamique d’Asie a de manière incontestable et même indiscutable prouvé qu’un État peut sûrement se développer matériellement sans nécessairement être assujetti aux caprices des lois du marché libéral. Contrairement à la ‘‘propagande idéologique en vigueur’’, ce dernier bastion du communisme international[ii], a fait la démonstration qu’un pays monolithique pouvait se développer sans pour autant se convertir nécessairement à la démocratie libérale présentée comme la seule et unique panacée universelle au développement économique et matériel d’un État. Il s’est imposé comme une hyperpuissance économique et militaire sans pour autant être politiquement parrainé par l’Occident et a fortiori par le pays de l’Oncle Sam. À cet effet, il constitue sans l’ombre d’un doute un danger permanent et indiscutable pour le capitalisme occidental ou le libéralisme de marché dont le [héraut messianique] ou le [chantre idéologique] sont les États-Unis.
Chose sûre et certaine, en instrumentalisant l’Ukraine en vue de parrainer son intégration politique et militaire au sein des forces de l’OTAN, les États-Unis obtiennent du même coup l’assujettissement des pays européens de l’Est, du Centre, du Nord et de l’Ouest foncièrement hostiles à la Russie, d’une part. Et, d’autre part, en agitant, certes, l’épouvantail du transfert de l’Ukraine dans l’escarcelle de l’Alliance Atlantique, Washington irrite diplomatiquement le Kremlin. En effet, Moscou se sent visiblement floué par l’engagement américain de ne pas élargir les tentacules militaires de l’OTAN vers l’Europe de l’Est[iii]. Cette provocation oblige stratégiquement la Russie à mobiliser, à titre dissuasif, 100, 000 militaires en vue d’encercler ce voisin méridional dont les États-Unis, l’Europe et l’OTAN veulent, sans conteste, se servir plutôt de marchepied que d’allié.
Chose sûre et certaine, en miroitant la guerre en Ukraine, les États-Unis veulent entraîner la Russie sur un terrain somme toute glissant. Ils veulent, en effet, entraîner le va-t-en-guerre et maître du Kremlin Vladimir Vladimirovitch Putin dans un bourbier sans fin. Ils cherchent à l’engouffrer dans un sable mouvant, à l’y empêtrer définitivement.
Le tout doit en fait se dérouler selon le fameux modèle afghan[iv] qui a littéralement contribué à la dépréciation militaire de l’hyperpuissance russe dans les années quatre-vingts[v]. Ce qui permettrait, dans l’entre-temps, à Washington complètement débarrassé de la pression à la fois politique et diplomatique de la Fédération de Russie de se concentrer exclusivement sur la République populaire de Chine privée pour la circonstance d’un allié stratégique sûr. Ce qui lui permettrait d’activer sans gêne et sans contrainte le processus de démantèlement – tous azimuts – sous toutes ses coutures de l’Empire du Milieu à partir des provinces rebelles de Xinjiang et du Tibet.
Joël Asher Lévy-Cohen
Journaliste indépendant
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[i] Union européenne, États-Unis, Allemagne, France, Grande-Bretagne, etc.
[ii] La volonté politique et idéologique de la République populaire de Chine d’obédience communiste s’inscrit, à n’en point douter, dans le renversement plutôt pacifique du capitalisme occidental considéré comme la seule et unique source des malheurs imposés aux peuples du monde entier.
[iii] En échange de la réunification de la République fédérale allemande (Ouest) et de la République démocratique et populaire allemande (Est), Washington s’était engagé auprès de Moscou à ne pas intégrer au sein de l’OTAN les pays de l’ex-Bloc soviétique et de l’ex-Pacte de Varsovie (Europe centrale et Europe orientale).
[iv] Techniques de guérilla et utilisation du matériel militaire américain (missile sol – air FIM 92 – Stinger).
[v] Ce serait une guerre de type terroriste comme en Irak, en Afghanistan et en Syrie où le chaos et l’anarchie rendent pratiquement incontrôlable la maîtrise du territoire par la puissance occupante sur les plans militaire et institutionnel.