La dictature est un système dans lequel l'être humain est réduit à sa plus simple expression. Ce dernier n'a aucune liberté fondamentale lui permettant de vivre décemment, de s'épanouir harmonieusement et de prospérer dignement. Il est à la merci d'une conscience vile, dévitalisée, d'une volonté asphyxiante dont le seul et unique phantasme délirant est le déni de l'autre, le déni de la collectivité, la manifestation de sa toute-puissance assassine.
Le grand retour de la tyrannie
Sécurité menacée et Justice bâillonnée, Paix emprisonnée et Libertés piétinées
‘‘De la peur de tous naît, sous la tyrannie, la lâcheté du plus grand nombre.’’ Vittorio Alfieri, De la tyrannie
Par Joël Asher Lévy-Cohen *
Être dictateur n’est pas en soi une profession. Comme pourrait véritablement l’être celle d’avocat, de pharmacien, de médecin, d’architecte ou de journaliste. C’est, plutôt, une prédisposition mentale. C’est, en réalité, un état d’esprit qui ramène, d’ailleurs, au stade animal l’être humain obnubilé par le phénomène du pouvoir, par la puissance publique en tant qu’exercice du pouvoir au sein d’une société et moyen de domination des individus ou groupe d’individus. En fait, il s’agit là d’un état d’esprit qui réduit systématiquement et automatiquement au niveau de la bête ni plus ni moins féroce un être humain guidé par des pulsions dévastatrices et aveuglé par des phantasmes délirants.
Être dictateur n’est pas un métier que l’on apprend assidûment dans une école des arts et métiers. Loin de là ! C’est, dans la vraie vie, un exercice psychique qui consiste à revêtir la peau d’une entité hideuse. À y regarder vraiment de très près, celle-ci est amputée de toute conscience salvatrice. C’est, donc, une disposition constitutive de personnalité humaine. Celle-ci se traduit par le déséquilibre mental. C’est en soi une opération psychologique qui consiste à pactiser avec le Mal en vue de détruire la liberté qu’est, par essence, la Vie ou encore la véritable puissance de création qui fait naturellement de l’Humain un acteur de sa propre vie.
En effet, la plus grande caractéristique d’un dictateur patenté, donc un tyran aguerri, est évidemment sa très nette propension à saccager tout ce qu’il voit, tout ce qu’il palpe, tout ce qu’il entoure. En fait, le saccage en tant qu’entreprise et comportement constitue pour lui la mère de sûreté. En tant qu’état d’esprit qui se traduit par le délire permanent, la dictature pousse à massacrer la paix et l’harmonie qui constituent, pourtant, le socle sur lequel s’appuie fermement la société. À cet effet, le dictateur recherche coûte que coûte la guerre. Il recherche à tout prix la confrontation physique qui n’est pas du tout censée faire l’économie de la Vie. Et, d’ailleurs, ôter la vie est une ‘‘lubie’’ pour lui.
Or, le propre d’une conflagration armée, donc la confrontation physique visiblement teintée de violence physique et indicible, est d’engendrer de manière permanente le chaos et l’anarchie. C’est de mettre résolument le monde sans dessus dessous. C’est, en réalité, de provoquer littéralement la misère et la pauvreté dans l’environnement social. Celles-ci affectent bien sûr le moral de l’humain. Aussi affectent-elles sa santé physique. Donc, elles le détruisent à petit feu dans la mesure où elles reposent essentiellement sur la privation.
Dans la violence générée par la dictature, il y a privation de vivre dignement. Privation de vivre dans la sécurité et la justice. Privation de vivre paisiblement et harmonieusement. Privation du plaisir, du bonheur et de la joie. Cela se traduit, certes, par l’augmentation exponentielle de l’anxiété, par la permanence du stress.
De nos jours, la dictature est, à n’en point douter, une passion voire même une vocation. Elle est, à vrai dire, une passion brûlante, dévorante parce que ses adeptes très souvent atteints d’autisme ne visent qu’à imposer leur seule et unique volonté. Très souvent contre vents et marées. Ceux-ci ne cherchent qu’à imposer, au moyen de la contrainte, une vision du monde qui est, par définition, le fruit de leurs phantasmes ou qui est, sans conteste, le produit de leurs intérêts mesquins.
Aussi cette dictature est-elle très concrètement une vocation puisqu’elle n’attire que des individus qui n’ont naturellement aucune considération de la loi. Il s’agit, bien entendu, de la règle qui a toujours gouverné la collectivité publique. Ce phénomène n’attire que des individus qui piétinent sans conscience, ni regret ni repentance la morale et la foi au nom de puissances occultes ou intérêts mesquins. Il n’attire visiblement que des individus qui ont perdu tout contact avec le réel. Des individus qui s’enferment dans une bulle et nient leur propre être ou leur propre existence. Des individus dont le seul et unique salut pour se faire entendre est la force physique.
Le plus bel exemple de cette dictature qui n’est même plus rampante mais expressive, est l’imposition générale de la vaccination au mépris de la volonté individuelle ou collective. C’est aussi la répression aveugle des manifestations pacifiques qui revendiquent pourtant la prise en compte des droits fondamentaux et inaliénables de la multitude. C’est à vrai dire la pression constamment exercée sur des acteurs devenus gardiens de leurs destinées propres et de celle de la société. C’est la pression constamment exercée sur des acteurs de conflits afin de ne pas négocier de bonne foi une paix armée ou issue de pourparlers diplomatiques, qui a indubitablement pour effet de faire taire définitivement les armes et, finalement, mettre un coup d’arrêt au désordre et à la déstabilisation des communautés humaines et vivantes.
De nos jours, la dictature est manifestement de retour parce qu’elle se manifeste auprès des dirigeants qui ne tiennent pratiquement pas leurs promesses. Elle se manifeste auprès des dirigeants tenus par la volonté de satisfaire coûte que coûte la voracité et la boulimie de leurs soutiens obscurs dont les intérêts s’opposent violemment à ceux de la société. Elle se manifeste bruyamment auprès des dirigeants qui ont complètement perdu le sens d’humanité en tant que faculté de voir dans l’autre son propre miroir, en tant que réflexe ou capacité de vivre en totale harmonie avec son prochain.
La dictature est résolument de retour parce qu’elle s’exprime dans un contexte de crise où la société a visiblement perdu tout repère moral et toute référence spirituelle. S’appuyant substantiellement sur la fameuse notion de fragmentation (division parcellaire des blocs et opposition violente des agrégats sociaux), elle s’exprime aisément dans un contexte où l’égoïsme a nécessairement pris le pas, plutôt le dessus, sur le solidarisme. Elle évolue dans un contexte social où l’individualisme a complètement étouffé le principe de fraternité. Elle s’exprime, sans crainte et sans contradiction, dans un contexte sociétal où la licence d’abêtir l’Humain est réellement devenue la norme. Elle s’exprime dans un contexte environnemental où le permis d’abrutir l’être est gracieusement offert, distribué à quiconque participe à la déstructuration mentale de sa communauté, donc contribue par son égarement et son inconscience à la destruction de l’identité et de la personnalité animique de la collectivité[i].
Force est de constater que la dictature s’impose par la falsification délibérée de la vérité. Y compris la dénaturation de la science et le détournement de l'histoire. Pour ce faire, le terme ''complotisme'' est inventé. Il est, surtout, appliqué, - [dans le but de les disqualifier] - à celles et ceux qui éclairent leurs congénères délibérément maintenus dans l'ignorance, enfermés dans l'obscurité.
À cet égard, l'épouvantable dictature s'appuyant sur la pensée unique utilise abusivement les médias de masse – médias mainstream – qui ont pour objectif fondamental de fabriquer une opinion publique dont elle a nécessairement besoin pour exister et prospérer. Dans l’optique d’embrigader la multitude, elle verse facilement dans la propagande mensongère et, surtout, haineuse, spécifiquement teintée d’idéologie. Ce qui lui permet naturellement d’imposer une vérité biaisée, tronquée, tordue, cousue de fil blanc que personne ne peut contester dans la sphère sociale sous peine de subir l’opprobre ou l’exclusion[ii].
Par conséquent, dans la seule et unique intention de contraindre l’exécrable tyrannie dans sa ferme et inique volonté de tuer complètement l’être humain et de détruire brutalement son foyer d’éclosion, [la société], il faut justement promouvoir les valeurs de solidarité et de fraternité, de justice et de liberté. Bref ‘‘le discours de dignité humaine’’ qui a toujours guidé l’humanité dans les périodes les plus sombres de son histoire. Il faut promouvoir, sans complexe et sans complaisance, la liberté en tant que puissance de création permettant effectivement à l’Humain d’assurer son devenir, toute sa survie sur cette belle planète Terre. Et non pas prôner coûte que coûte la liberté en tant que pouvoir de destruction de son prochain et de son environnement dans le dessein d’assurer l'hégémonie assassine du totalitarisme ou la domination criminelle de la tyrannie.
Joël Asher Lévy-Cohen
Journaliste indépendant
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www.joelasherlevycohen1.wordpress.com
[i] Dans ce système de démantèlement de l’intelligence et d’affaissement moral et spirituel de la collectivité, la liberté d’expression est garantie par le permis d’abrutir l’humain. Cette licence d’abêtir est accordée à une nouvelle catégorie sociale qualifiée d’influenceurs ou influenceuses qui gagnent matériellement des revenus faramineux.
[ii] La liberté d’expression qui résulte, en réalité, de la pensée unique ou dominante (la bien-pensance véhiculée par l’élite sociale) est, en fait, la liberté d’oppression ou de répression de la contradiction démocratique.