Les armées classiques ne sont pas des forces érigées pour défendre des populations. Elles sont, plutôt, des forces physiques chargées de sécuriser les investissements matériels des puissances économiques et financières.
Les guerres meurtrières instrumentalisées, sponsorisées, par le pouvoir économique et financier via des superpuissances mondiales servent à capter des ressources planétaires dont les principaux propriétaires sont, en réalité, les États fragiles.
La Voyoucratie dans les relations internationales
‘‘Mafia’’ et ‘‘Gangstérisme’’ à l’échelle des Nations
Le crime organisé est la Boussole des États modernes
‘‘Le Capitalisme est le racket légitime organisé par la classe dominante.’’
Al Capone, criminel, gangster, hors-la-loi (1899 – 1947).
Par Joël Asher Lévy-Cohen *
Lorsque l’on jette un regard serein sur le comportement général de l’Être humain vis-à-vis de son proche, bien des interrogations turlupinent indubitablement l’esprit. En effet, lorsque l’on scrute la manière dont celui-ci traite visiblement la planète Terre, la façon dont il se comporte vis-à-vis de la Nature, des questions surgissent immédiatement dans notre cervelle. Parmi celles-ci, l’espèce humaine est-elle véritablement consciente de ses agissements ? Est-elle vraiment responsable[i] ?
L’Homme que nous sommes, est-il, en réalité, le pire ennemi de son semblable ? En tant qu’espèce vivante et, surtout, ‘‘sublime créature de D.ieu Tout-Puissant’’, si effectivement D.ieu est Tout-Puissant et Éternel, agissons-nous, résolument, les uns envers les autres comme de véritables Frères et Sœurs ? Agissons-nous vraiment les uns envers les autres comme D.ieu nous aime ? Agissons-nous vraiment les uns envers les autres comme nous nous aimons, comme nous aimons nous traiter ?
En d’autres termes, nos relations quotidiennes sont-elles pratiquement empreintes de respect ? Celles-ci sont-elles concrètement marquées du sceau de la considération aussi bien individuelle que collective ? Sont-elles profondément imbibées d’harmonie et de paix, de concorde et de justice ? Sont-elles imprégnées de solidarité et de fraternité ?
Ce qui est absolument indéniable, l’Humanité se porte très mal. Elle est sans aucun doute malade. Du fait de son irresponsabilité autant blâmée que décriée, l’espèce humaine est visiblement confrontée, et ce à une allure incontestablement vertigineuse, à l’extinction pure et simple des espèces vivantes faisant partie intégrante de l’Ordre de la Création. Par ses propres inventions, d’ailleurs, dictées par le goût du lucre et le mercantilisme le plus abject, donc la réalisation effrénée du profit pour le profit, celle-ci met pratiquement en péril sa propre existence terrestre.
À cet égard, notre espèce agit sans pour autant se remettre profondément en cause. En fait, elle agit sans trop se poser des questions sur les conséquences néfastes et irréversibles de ses multiples actes nocifs et irréfléchis. Donc, nous sommes, indubitablement, en face d’une espèce vivante qui agit sans discernement et sans conscience. Bref, une espèce qui agit sans lumière véritable lui servant journellement de guide et d’éclairage. Une espèce humaine certes insouciante, qui agit sans morale et sans sagesse, qui agit sans intelligence et sans esprit[ii].
Ce qui est sûr et certain, à l’échelle de la planète Terre, l’être humain est confronté à une kyrielle de conflits armés d’une barbarie indicible. Tous ces affrontements violents sont dictés par sa soif inextinguible d’avoir très fermement une mainmise sur l’ensemble des ressources planétaires. À titre d’exemple : l’Ukraine, l’Irak, la Syrie, la Libye, la République démocratique du Congo, etc.
En réalité, toutes ces convulsions sont alimentées par la volonté malsaine de paupériser sans autre forme de procès les communautés autochtones qui en sont naturellement les propriétaires légitimes. Toutes ces confrontations sont nourries par la volonté criminelle de voir toutes ces collectivités humaines ‘‘innocentes’’ périr atrocement et, par voie de conséquence, disparaître le plus vite de la cartographie mondiale, et ce au nom de la doxa mercantiliste et de la morale financière. C’est dire que l’être humain provoque sciemment la destruction de ses proches pour s’adjuger finalement leurs biens qu’il reluque bien entendu. Celui-ci provoque inconsciemment la destruction de ses semblables pour des questions purement de haine et de jalousie, pour des motifs de captation des ressources et de confiscation des legs d’autrui, des raisons d’accaparement d’héritages supposés ne pas lui revenir de droit.
Force est de constater que les pyromanes derrière ces brasiers conflictuels qui consument des régions entières par le parrainage des mercenaires généralement locaux ainsi que le recours automatique et systématique au terrorisme international[iii], se posent très souvent et stratégiquement en pompiers pour soi-disant les éteindre complètement. En échange de toute assistance matérielle, logistique ou technique, ces entités puissantes, tout à fait obscures, de surcroît mesquines, exigent toute honte bue le contrôle immédiat de toutes ressources autant ‘‘minérales’’ et ‘‘naturelles’’ que ‘‘stratégiques’’ et ‘‘précieuses’’. Dans ces circonstances exceptionnelles, il peut, certes, s’agir des hydrocarbures dans le cas fort particulier du Nigeria et de la Libye, de l’Irak et de la Syrie, de l’uranium dans le cas fort singulier du Niger, de l’or dans le cas du Mali ou du Burkina Faso, du diamant dans le cas de la Centrafrique, du coltan dans le cas très exceptionnel de la République démocratique du Congo, etc.
Sur le théâtre des opérations militaires, ces puissants intérêts internationaux relayés par une kyrielle d’acteurs locaux détruisent le vivre ensemble collectif. Ils encouragent, plutôt, le démembrement des États existants. Ce faisant, ils alimentent au vu et au su de tout le monde, par voie de violence armée, des cycles d’affrontements intercommunautaires[iv] ou interconfessionnels[v]. C’est très certainement le cas de l’Irak post-Saddam Hussain qui est pratiquement devenu l’ombre de lui-même. À l’image sans nul doute piteuse et explosive de la Libye post-Mouammar al-Qadhdhâfî qui est aujourd’hui un État comateux, un pays pratiquement en lambeaux, il n’est pas totalement exclu que la Syrie post-Bachar al-Assad embrasse immédiatement cette voie suicidaire, ce chemin étroit d’extinction.
Selon des prédictions tout à fait pessimistes, quoi que raisonnables, cet État évidemment manqué du Proche-Orient ferait naturellement, et ce dans un avenir très rapproché, les frais d’un face à face virulent entre factions sunnites et forces chiites. Cette confrontation alarmante pourrait au finish broyer les dernières communautés chrétiennes d’Orient. À vrai dire, une telle éventualité est, plutôt, une question de temps et même d’heure pour que la cocote minute soulève finalement le couvercle du démantèlement prévisible.
Ce qui est clair, l’univers terrestre, manifestement privé de Conscience universelle, verse aisément dans la cruauté et la barbarie. L’environnement humain totalement aveuglé par le pouvoir[vi], la puissance[vii] et le matérialisme[viii] s’adonne allégrement à l’injustice. C’est la raison pour laquelle la concorde et l’harmonie s’avèrent absolument lointaines dans notre planète. La paix et la sécurité qui relèvent, certainement, d’une vision forcée et fantasmée, qui sont généralement au goût du plus grand vainqueur ou du plus puissant, sont, en effet, des idéaux inatteignables, impraticables. Elles sont chimériques, pour ne pas dire une vue de l’esprit.
Ce qui est clair, les institutions humaines sont, de nos jours, visiblement corrompues par des Croyances farfelues et la politique qui façonnent sans nul conteste le mode de pensée de l’Humanité ambiante[ix]. En réalité, les sociétés humaines sont totalement corrompues par de fausses religions ou des idéologies fantaisistes qui encouragent sans concession et sans détour des mécanismes odieux d’exploitation humaine, d’asservissement des êtres de la planète. Celles-ci promeuvent ouvertement la ‘‘déshumanisation’’ pure et simple d’une très grande partie de la planète Terre et la ‘‘désidentarisation[x]’’ forcée de bien des groupements humains.
Toutes ces croyances s’appuyant sur des traditions multiséculaires et toutes ces doctrines animées par l’écrasement de la vertu et l’effacement de la vérité ont naturellement pour mission fondamentale de distiller forcément la peur, d’instiller inéluctablement la haine. Elles ont pour objectif majeur de légitimer l’intolérance et l’exclusion, l’exploitation de la condition fragile de son prochain. À n’en pas douter, celles-ci visent, donc, le rejet pur et simple de l’autre qui, par définition, est sensiblement différent ou concrètement étranger sur le plan morphologique.
Aussi ces sociétés humaines sont-elles évidemment corrompues par la politique en tant que système d’encadrement des citoyens, de canalisation des populations vivant sur un territoire déterminé. À ce niveau, la principale fonction sociale de la politique consiste à fragmenter les individus et compartimenter les communautés humaines et vivantes. En effet, le rôle de la politique n’est pratiquement pas d’agréger des citoyens ou d’agglomérer des âmes humaines, mais plutôt inoculer la violence sociale en vue d’asseoir subitement le chaos et l’anarchie. Cette perspective favorise indéniablement l’interventionnisme de l’État central mis au service exclusif de la classe dominante ou de l’élite régnante. Elle permet de semer les graines de la guerre civile et, par conséquent, justifier les politiques d’exclusion[xi].
Face à un tel tableau pessimiste et grave, un tel portrait sombre et préoccupant, il revient naturellement à l’être humain de se ressaisir profondément. Il lui appartient d’élever le niveau de sa conscience personnelle et collective afin de rejeter l’esprit de fragmentation, de se départir du discours ségrégationniste. Donc, il lui appartient de s’élever moralement et spirituellement, mentalement, en vue de rejeter sans concession le discours de violence sociale, l’intolérance et l’exclusion. Il lui revient d’agir avec ‘‘dignité’’ et ‘‘justice’’, ‘‘équité’’ et ‘‘humanité’’, ‘‘Amour’’ et ‘‘Conscience’’. Ce qui implique forcément et logiquement le discours de fraternité et de solidarité afin de préserver la paix et la sécurité, de consolider l’harmonie et la concorde, sans lesquelles sa propre existence est certes remise en cause, sa déchéance est résolument entamée et sa disparition est irréversiblement programmée.
Joël Asher Lévy-Cohen
Journaliste indépendant
www.joelasherlevycohen.centerblog.net
[i] Un Être réfléchi et sage, capable de faire son introspection, son autoévaluation, de déterminer ses propres erreurs et de les corriger afin d’éviter l’anarchie et le chaos dans son entourage ou son environnement, de se mettre ou de mettre son univers dans une situation d’inconfort ou d’insécurité.
[ii] L’Être humain est pratiquement confronté à sa propre disparition. Il est vivement confronté à la dégradation de son environnement immédiat, à la pollution de son espace naturel et habitable, etc.
[iii] Les forces mercenaires, les factions rebelles et les groupes terroristes sont devenus, de nos jours, des chevaux de Troie des puissances économiques et financières, politiques, administratives et gouvernementales pour le contrôle entier de différentes ressources des États du Tiers-Monde dont l’appareil administratif est piloté par un personnel qui revendique l’idéal nationaliste comme ‘‘vision d’autonomie’’ et ‘‘méthode de gestion’’.
[iv] La République démocratique du Congo, la Russie.
[v] La Birmanie, le Sri Lanka, le Pakistan et l’Inde.
[vi] La notion d’influence écrasante.
[vii] La notion d’hégémonie.
[viii] L’attachement aux richesses terrestres éphémères.
[ix] La religion essentiellement fondée sur des dogmes révélés et immuables et la politique axée sur l’idéologie reposent intrinsèquement sur le double contrôle mental et comportemental de l’Individu ou de la Collectivité.
[x] La dépersonnalisation des individus ou collectivités humaines par le processus d’extinction de l’identité culturelle ou le meurtre de l’âme humaine.
[xi] La résurgence des mouvements extrémistes prônant ouvertement le racisme, la ségrégation, le négationnisme et la violence.